Titre japonais : ラストエグザイル-銀翼のファム-
Nombre d’épisodes : 21 épisodes + 2 spéciaux
Année de production : 2011-2012
Licence en France : Black Box
Fiche : Animeka ; ANN
Voir aussi : Last Exile
Ayant adoré Last Exile, j’ai été ravie d’apprendre en 2011 qu’une suite indirecte allait être faite par Gonzo, et je me suis dit que la meilleure manière d’aborder ce deuxième cru était certainement de faire un nouveau visionnage du premier. Ce que j’ai fait, et mon affection pour la série n’a en rien baissé. J’ai comme d’habitude ou presque pris mon temps pour me lancer dans Ginyoku no Fam, d’abord parce que j’espérais une licence en France (j’avais déjà été étonnée que la série ne soit pas choisie pour du simulcast, et en fait la licence n’a été annoncée qu’au moment où je finissais d’écrire ce billet ! ^^). Et aussi parce que les échos que j’en ai eu n’étaient pas forcément des plus encourageants par rapport à ma manière d’aborder Last Exile et les séries animées en général.
Ginyoku no Fam se déroule plusieurs années après le premier Last Exile mais met en scène de nouveaux personnages dans un contexte différent. Nous suivons donc, toujours dans un bel univers cyberpunk rempli de machines volantes et où de nouvelles nations s’affrontent, Fam, jeune fille qui fait partie d’un groupe de pirates de l’air vivant en marge du reste du monde. Fam est une pilote de vespa (vaisseau biplace comme les vanships mais en plus petit) très douée qui est secondée par son amie d’enfance Giselle, dont les instructions de pilotage sont sans faille. Au cours d’une de leurs missions, Fam et Giselle croisent la route de Millia, princesse cadette du royaume de Turan, et vont se trouver entraînées au coeur du grave conflit qui va secouer leur monde, causé par l’énigmatique Luscinia, qui agit pour la Fédération Adès.
Si on reste donc dans le même type d’intrigue, on voit dès le premier épisode que la série cherche plus à rameuter le public mâle : le duo de tête n’est plus composé d’un garçon et d’une fille mais de deux filles, et c’est encore une fille qui vient s’ajouter en tant que troisième personnage. Du coup, cela nous donne le droit à une belle petite séquence presque style transformation magical girl dans l’opening où ces chères demoiselles sont à poil. Ca et les vues plongeantes sur la petite culotte de Fam au premier épisode, c’est exactement le genre de truc que je craignais. Alors heureusement, ça se calme après, et ce n’est au bout du compte pas si méchant.
Mais on reste quand même dans un univers un peu trop volontairement féminin avec les trois personnages de tête. La dynamique des relations entre Fam et Giselle, puis Millia n’est donc pas la même que celle qui existait entre Claus et Lavie, deux amis d’enfance dont la relation est troublée par l’adolescence et qui doivent veiller sur la toute jeune Alvis. D’un sens, le changement, c’est bien. Mais trois filles du même âge, ça fait tout de suite plus camarades de collège ou de lycée quoi, donc au bout du compte il n’y a rien de neuf.
Je pinaille, mais en fait la seule chose qui m’a vraiment dérangée dans Ginyoku no Fam, c’est… Fam ! Je n’ai vraiment pas aimé grand chose dans ce personnage, et ça n’a pas changé entre le début et la fin de la série. J’ai trouvé son côté garçon manqué complètement raté. Au final elle est un peu asexuée, du coup je me demande à qui ça peut faire de l’effet de voir sa petite culotte (du coup, c’est peut-être pour ça que c’était juste au début :p). Je n’ai pas aimé son apparence, et je n’ai pas non plus aimé sa voix. Au niveau du caractère, elle est supposée dégager un charisme suffisant pour que les autres personnages la suivent malgré son côté un peu trop casse-cou et idéaliste, mais elle n’a absolument aucune classe. Là où Claus et Lavie restaient quand même dépassés par l’ampleur des événements auxquels ils étaient mêlés et jouaient un rôle à leur échelle même si c’était un rôle clé, notre petite Fam en vient rapidement à vouloir sauver le monde à elle toute seule ou pas loin, et à faire de beaux discours. On se rapproche au bout du compte plus du héros de shônen typique même si on a affaire (soit-disant) à une fille.
Giselle, la copilote, n’a donc pas eu trop de mal à m’apparaître sympathique dans ses conditions. Plus calme, plus réfléchie, plus diplomate, mais aussi plus en retrait, un peu trop à mon goût même si cela reste cohérent par rapport à son caractère et celui de Fam. Les doutes qu’elle a par rapport à sa relation avec son amie de toujours après l’arrivée de Millia et la survenue de tant d’événements montrent sa gentillesse et son côté grande soeur. Si je trouve son visage très mignon, l’expression de ses yeux qui est comme figée donne l’impression qu’elle plane tout le temps et il y a plusieurs moments où ça fait vraiment bizarre.
Dès les premiers instants, on sait dans quel catégorie de personnage ranger la princesse Millia : celle des chieuses qui ne connaissent rien à la vie, contredisent tout le monde parce qu’elles sont persuadées d’avoir raison et ne savent pas se la fermer. Dès le départ, on devine aussi que tout ce qui va se passer va beaucoup la faire changer et on a aussi raison sur ce point. Millia, de par les malheurs qui lui arrivent et les responsabilités qu’elle va devoir porter, va devoir grandir à vitesse grand V. Elle est toute mignonne et c’est dur de ne pas la trouver sympathique. Du coup, ça n’était peut-être pas la peine qu’elle soit lourde au début ^^.
Je ne sais toujours pas quoi penser franchement du grand méchant Luscinia. Plutôt que d’être simplement un grand vilain mégalo et psychopathe qui s’impose par une certaine classe, il a des motivations particulières et est plus gris foncé que tout noir. Et ça, c’est plutôt bien. Pourtant, j’ai eu un peu de mal à le cerner. La toute jeune Sara à qui il est dévoué succède dignement à Alvis dans la catégorie gamine super mignonne. Du coup, de par la position de souverain de la Fédération qu’elle occupe et avec tout ce qui est fait en on nom, le contraste est vraiment étrange. Mais cela fait partie de la problématique centrale de la série : qu’est-ce qu’une juste cause ? Peut-on vraiment faire la guerre pour la paix ?
La série compte bien sûr un certain nombre de personnages secondaires, notamment ceux de la Fédération. Si j’ai plutôt apprécié Vassant, protectrice de Sara qui n’a pas la même vision que Luscinia, ou encore l’intriguant général Sadri, j’ai trouvé que les autres manquaient d’envergure. Je pense surtout au duo Sorush et Orang, qu’on ne parvient pas à connaître assez pour s’intéresser à leur rôle dans les événements mais qu’on nous présente en quelque sorte comme personnages clé. Le point soulevé par rapport à leurs origines reste tout de même judicieux.
Évidemment, même si la continuité avec le premier Last Exile n’était pas directe, la question se posait de savoir si on allait revoir certains de ses personnages, même si d’un sens la réponse était assez évidente. Je me permettrai juste de mentionner celui que l’on voit apparaître dès le début de l’histoire et vous laisse la surprise pour les autres. La réponse en images est évidente pour ceux qui ont intérêt à la savoir :).
Cette réapparition est vraiment la bienvenue, mais elle ne m’a pas empêchée d’avoir un peu de mal à suivre la première petite moitié de la série. Ce n’est pas qu’il se passe rien, c’est même plutôt le contraire, il se passe un peu trop de choses. Je ne peux pas dire du tout que je m’ennuyais et que je voulais laisser tomber la série, mais j’ai eu quand même tendance à espacer un peu les épisodes. J’ai donc bien été contente d’avoir le droit à un épisode récapitulatif ! Dans la plupart des cas, c’est au mieux inutile, au pire super chiant, mais là j’ai bien apprécié ! Cela m’a remis sur les rails pour la suite, et l’histoire est devenue plus intéressante.
On a ensuite le droit à un autre épisode récapitulatif, différent mais pas moins utile et que j’ai beaucoup aimé ^^. Ginyoku no Fam ne compte au final que 21 « vrais » épisodes, soit une longueur un peu bâtarde par rapport aux 24 à 26 épisodes dont on a l’habitude pour la majorité des séries. On ne peut pas dire que la fin est trop hâtive, mais je pense qu’il y aurait eu de quoi faire avec quelques épisodes supplémentaires.
Les années aidant, l’animation et la 3D de Ginyoku no Fam sont logiquement supérieures au premier Last Exile (mais ce n’est pas pour autant que celui-ci est dépassé ^^), et c’est un plaisir de découvrir un autre univers peuplé de machines volantes avec ses villes et ses paysages et toujours ce ciel omniprésent. Les villes sont de véritables tableaux, et j’ai aussi particulièrement aimé le palais de Sara avec toute sa verdure (ma capture d’écran ne rend pas vraiment justice à l’endroit !). Les scènes de bataille sont dynamiques à souhait, mais elles m’ont paru parfois un peu trop présentes. Etait-ce pour donner un peu plus dans le spectaculaire, ou était-ce juste une fausse impression de ma part ?
L’univers musical de Last Exile est préservé dans ce deuxième épisode puisque c’est la même compositrice principale, Kuroishi Hitomi, qui est aux commandes de l’OST (elle officiait avec deux compères sous le nom de Dolce Triade dans la première série). On retrouve des mélodies semblables avec d’autres arrangements mais toujours ces sonorités un peu celtiques qui se marient si bien avec les décors. Sous son prénom seul, la compositrice chante également la chanson du générique de fin (ainsi que plusieurs insert songs). Il est aussi très similaire à celui du premier Last Exile, mais ça n’est pas pour me déplaire car je l’aimais énormément et le côté aérien de la mélodie et de la voix sont parfaits.
La chanson de l’opening est chantée quant à elle par Sakamoto Maaya, et a été composée par School Food Punishment. Je ne l’aurais pas deviné, mais du peu que je connais le groupe, ça correspond bien. J’ai eu un peu de mal au début, mais en fait le titre est super accrocheur et donc absolument parfait pour un générique de début.
Ce n’est pas juste d’aborder une série avec des a priori ou ds attentes trop particulières. Pourtant, la plupart du temps c’est difficile de faire autrement. Et c’est parfois bien comme ça. Dans le cas de Ginyoku no Fam, cela m’a au moins permis de ne pas être déçue. Ma préférence reste évidemment largement à la première série, mais je ne peux pas dire qu’il aurait mieux valu ne pas faire de suite. Ginyoku no Fam ne trahit pas le superbe univers Last Exile et le renouvelle de manière efficace. Si le traitement des personnages et de l’histoire m’ont dans l’ensemble moins plus, j’ai au final passé un bon moment et je n’ai aucune raison de critiquer la série plus que par rapport aux quelques points mentionnés.
A l’heure où j’achève ces lignes, l’éditeur Black Box vient d’annoncer une réédition de Last Exile et une sortie de Last Exile ~Ginyoku no Fam, en DVD et Blu-ray. L’occasion de faire d’une pierre deux coups pour ceux qui ne connaissent pas du tout la licence. Comme je n’habite plus en France ce n’est plus tout à fait la même chose, mais je regrette quand même que cette licence ne soit pas venue plus tôt ^^. Même si ce n’est pas dans l’immédiat, je me prendrai le petit coffret de Ginyoku no Fam car il méritera quand même un revisionnage, et il me coûtera 3 sous par rapport à l’édition japonaise !
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