[Drama] Unmei no hito

unmei no hito

Titre japonais :  運命の人
Nombre d’épisodes : 10
Diffusé en : Hiver 2012
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki

Ce drama est un de ceux qui avaient le plus éveillé ma curiosité lors de mes repérages de la saison d’hiver. J’ai donc été d’autant plus déçue qu’il ne trouve pas preneur du côté des sous-titreurs et que je ne puisse même pas tester le premier épisode. Et puis alors que la saison du printemps commençait, la bonne nouvelle est arrivée : oui, des sous-titres ! Pas question d’attendre que tous les épisodes soient dispo, il fallait absolument que je voie le premier ! ^^

Et là, ça a été une vraie petite claque, et j’ai été heureuse de voir que je n’étais pas la seule à être enthousiasmée par le début de la série. Unmei no hito m’a immédiatement fait penser à deux grands drama à la fois : Karei naru ichizoku et Fumo chitai. Oui, encore ces deux-là. Et j’ai bien vite pu vérifier que ça n’était pas du tout un hasard. Car en effet, même si je n’avais pas relevé ce détail avant de commencer le drama, Unmei no Hito est bien lui aussi l’adaptation d’un roman de Yamazaki Toyoko. Pas étonnant que j’aie eu une si bonne intuition à son sujet ! Pas étonnant non plus qu’un des éléments essentiels de son histoire soit commun avec celle de Shiroi kyoto !

unmei no hito
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Contrairement à ces trois grandes références, il semble que c’était la première fois que Unmei no hito, inspiré de faits et de personnages réels, était adapté en drama, sûrement parce que le roman est beaucoup plus récent : prépublié en feuilleton de 2005 à 2009, il a été publié dans son intégralité cette même année. Comme pour le Karei naru ichizoku de 2007, c’est TBS qui se charge de cette adaptation pour le petit écran, avec le même format de 10 épisodes. 

1978, un homme qui semble être complètement au bout du rouleau arrive à Okinawa et contemple  du haut d’une falaise l’océan d’un bleu intense et les avions de l’armée américaine qui fendent bruyamment le ciel. Ce début qui est une fin et annonce clairement le contenu de l’histoire : nous allons assister à la descente aux enfers de cet homme, nommé Yuminari Ryôta. Pour cela, il va falloir remonter six ans plus tôt, en 1972, alors que le premier ministre  au pouvoir annonce la prochaine rétrocession de l’archipel d’Okinawa, occupé par les Américains depuis la fin fin de la guerre et véritable centre d’opération de leur armée en Asie.

unmei no hito

Si cette rétrocession est une bonne nouvelle pour le Japon et pour Okinawa, les conditions selon lesquelles elle doit se faire ne semblent pas assez avouables pour que le gouvernement les annonce au grand jour. Yuminari, brillant journaliste pour un grand quotidien, toujours à l’affût du scoop et possédant de nombreuses connaissances bien informées, va avoir vent d’un accord secret entre le Japon et les Etats-Unis. Bien décidé à dévoiler ce secret au peuple et à arracher son masque de bienfaiteur au premier ministre, il va chercher à révéler le contenu de cet accord. Mais il sous-estime la force de ses opposants, et va mettre en péril son avenir professionnel comme personnel.

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C’est Yamazaki Toyoko elle-même qui a recommandé de choisir Motoki Masahiro pour incarner le personnage principal de Unmei no hito. J’avais très peu vu l’acteur, mais j’avais une très bonne opinion de lui, et elle a été tout à fait confirmée. Comme les autres héros de l’auteur, Yuminari Ryôta a un caractère très ambitieux et n’est pas tout blanc, que ça soit du point de vue professionnel ou personnel.  Mais le spectateur ne peut que compatir à ce qui lui arrive, étant donné que son intention est plus que louable et qu’il va rapidement se rendre compte qu’il a blessé plusieurs personnes par ses actions. 

Matsu Takako incarne Yuriko, l’épouse de Yuminari. Alors que sa propre famille, qui ne semblait pas complètement approuver son union avec le journaliste, va finir par lui conseiller de le quitter pour son bien et celui de leurs deux fils, Yuriko va faire preuve d’une volonté incroyable et montrer un soutien sans faille envers son mari, consciente qu’il faut à tout prix qu’il puisse continuer son métier. Pourtant, les actions de son mari ont des conséquences on ne peut plus directe sur leur couple et sur leur famille… L’interprétation tout en retenue de l’actrice est admirable.

unmei no hito
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Miki Akiko, secrétaire au ministère des affaires étrangères, admire la manière dont Yuminari défend la cause d’Okinawa et va l’aider à obtenir des documents confidentiels. Le comportement que va adopter le personnage lorsque les choses vont mal tourner est on ne peut plus surprenant, et il faut du temps au spectateur pour parvenir à saisir ses motivations, ce qui n’est pas forcément un mal, surtout que parce que l’on sait que ses actions peuvent changer tant de choses pour Yuminari. C’est impossible d’en dire vraiment plus sur elle est c’est vraiment dommage, mais Maki Yôko est excellente dans ce rôle avec son regard froid, implacable de femme blessée qui cherche à fuir sa vie.

Akiko  est mariée à un homme qu’elle n’a jamais aimé et qui, étant malade, ne peut plus travailler. Jaloux et maniaque, il ne supporte pas sa situation de dépendance et de désoeuvrement et est capable de faire subir un véritable interrogatoire à sa femme à propos de son emploi du temps et de ses fréquentations. Ce mari inquiétant et dérangeant est interprété avec brio par Harada Taizô.

Yamabe Kazuo est lui aussi journaliste, et il travaille pour un quotidien concurrent du journal de Yuminari. Si les deux hommes sont rivaux au niveau professionnel, ils se respectent et sont même amis. Yamabe va donc faire son possible pour défendre Yuminari et la liberté des journalistes. Ômori Nao a encore un look bien différent pour ce rôle, et je l’ai trouvé tout aussi excellent.

unmei no hito
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Kitaoji Kinya incarne le  premier ministre Sahashi, inspiré du personnage de Satô Eisaku, qui a été à la tête du gouvernement japonais pendant un total de 8 années. Personne mieux que cet acteur ne pouvait incarner cet homme inflexible, près à abuser de son pouvoir et à ruiner la vie d’un journaliste pour protéger un secret d’Etat.

On peut également retrouver Hasegawa Hiroki, qui cette fois encore a un rôle un peu ambigü qui lui va bien. Il n’a pas de femme à tromper cette fois,  mais ça ne l’empêche pas de profiter de la situation pour essayer de piquer celle d’un autre. Après, oui, on ne peut pas nier que son soutien soit important, mais on sent quand même bien pointer le « quitte-le, moi au moins je te rendrai heureuse » ^^.

unmei no hito
unmei no hito
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Pour compléter cette solide galerie de personnages, on peut retrouver Matsushige Yutaka dans le rôle de Tsukasa, supérieur de Yuminari qui va le soutenir tant que possible mais va devoir répondre de sa conduite face à ses supérieurs, qui pensent avant tout à la réputation du journal. Du côté des hommes politiques, on peu croiser Ishibashi Ryô et Emoto Akira. Enfin, le sympathique Yanagiba Toshirô incarne l’avocat Onoki.

Si la partie principale de l’histoire prend son temps (après tout, elle se déroule sur plusieurs années), elle donne l’occasion de s’arrêter sur plusieurs personnages et permettre ainsi de comprendre leurs motivations et voir leurs relations évoluer. Des questions cruciales sont soulevées autour de l’abus de pouvoir et de la liberté de la presse : le pouvoir a-t-il  le droit de cacher des choses aux citoyens ? Est-ce excusable d’enfreindre la loi sous prétexte de vouloir révéler ces secrets ? Ce qui est particulièrement marquant, c’est que si Yuminari a commis une erreur dans le cadre de son métier de journaliste, c’est avant tout sa vie privée qui va être dévoilée aux yeux de tous. Le jugement moral semble alors peser plus lourd que l’infraction à la loi.

unmei no hito
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Si l’on sait donc dès le départ à quel point le personnage principal va en arriver, le pourquoi et le comment sont admirablement bien gérés grâce à des personnages travaillés et à une histoire aux multiples facettes. Unmei no hito est certainement un des drama dont la fin m’a le plus surprise : en revenant aux sources de son sujet, celui d’Okinawa, le scénario acquiert une profondeur supplémentaire et lie définitivement le destin personnel d’un homme à une page  de l’histoire et à un lieu. Et le titre de la série (que l’on peur traduire très mochement par l’homme/la femme du destin), qui reste longtemps mystérieux, trouve son explication.

Unmei no hito bénéficie d’une image très soignée et d’une reconstitution très convaincante des années 1970, que ce soit au niveau des l’intérieur, de l’extérieur ou des costumes. Si l’on voit beaucoup de bureaux, de salles de tribunal et de logements, dès que les personnages ont l’occasion de se trouver dans un cadre  différent en s’éloignant par exemple de la capitale, on ne rate pas l’occasion de nous montrer de beaux paysages.

Je ne sais pas si c’est raisonnable que je dise quoi que ce soit sur la musique tellement je suis peu objective ! Satô Naoki nous livre une fois de plus un travail remarquable. Le thème principal, que l’on retrouve dans les génériques de début et de fin, prend vraiment aux tripes et traduit parfaitement la dimension tragique de l’histoire. Ah, ces percussions ! Ces cuivres, ces violons ! Satô tire le meilleur parti d’une composition orchestrale avec une petite touche résolument comtemporaine. Le compositeur propose de nombreuses variations de ce thème, tout aussi réussies.

unmei no hito

Unmei no hito est un drama aussi prenant et maîtrisé qui mêle avec brio une intrigue politico-historique  récente au destin d’un individu, de sa carrière, de sa famille et de son couple. Il m’a vraiment donné envie d’en savoir plus sur l’histoire et la situation d’Okinawa depuis la guerre jusqu’à aujourd’hui. Car si l’archipel est retourné sous le drapeau japonais il y a quarante ans, les bases militaires américaines y sont toujours. Avec son casting sans faute et sa réalisation tout à fait à la hauteur, Unmei no hito est à classer au rang des incontournables, comme les autres adaptations de romans de Yamazaki Toyoko.

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Je ne connais quasiment personne dans la distribution, du moins en ce qui concerne les personnages principaux. Je ne connais pas bien ce pan de l’Histoire japonaise. A priori, ce genre de drama ne m’attire pas au premier abord, mais comme tu en dis du bien, je sais que je peux éventuellement tenter l’expérience un jour car nous sommes souvent tombées d’accord sur les dramas que nous avons vu et partagé. Au fait, en parlant de ça, ça y est: j’ai enfin pu commencer à regarder « Cleopatra na Onnatachi ». Affaire à suivre… (^^)

    Écrit par : Dramafana | 19.09.2012

    C’est vrai qu’en se basant sur les billets que tu publies sur ton blog, ce drama n’est a priori pas ton genre. Mais on peut toujours avoir de bonnes surprises ! 🙂

    Écrit par : Katzina | 01.10.2012

    Les romans de Yamasaki Toyoko semblent vraiment avoir le don de capturer l’atmosphère d’une période de l’histoire récente japonaise, tout en offrant un matériel vraiment solide à une transposition d’un récit riche humainement dans le petit écran.
    Comme toi, je place dans la continuité d’un Fumou Chitai ou d’un Karei Naru Ichizoku. Chacun est très différent dans son approche, mais cette manière de mêler grande et petite histoires et de greffer tant d’enjeux autour leur est commun, et ça donne un résultat très très intéressant. Un must watch, et incontestablement un de mes jdramas préférés de cette année 2012 !
    Merci beaucoup pour ce billet, il transmet bien ton enthousiasme 😉

    Écrit par : Livia | 19.09.2012

    On dirait bien qu’on entendra de nouveaux parler de Unmei no hito quand il sera l’heure de faire les bilans pour 2012 :). J’espère qu’on aura l’occasion de voir une nouvelle adaptation d’un roman de Yamasaki dans les saisons drama à venir. Pour ce qui est des plus anciennes, les temps sont durs et perso je n’ai pas réussi à trouver grand chose…

    Écrit par : Katzina | 01.10.2012

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