Titre japonais : ウロボロス
Nombre d’épisodes : 10
Diffusion : Hiver 2015
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Comme je l’avais raconté dans mon bla bla drama, j’avais repéré cette série à son annonce, notamment grâce à son casting, mais j’avais été pas mal refroidie en tombant sur un ou deux extraits lors de sa diffusion. Par la suite, j’ai vu de bons avis de dramavores, d’autres aussi un peu moins enthousiastes. J’ai fini par me dire que la meilleure manière de trancher, c’était de regarder moi-même Ouroboros. En plus, la série faisait partie de celles qu’on m’a conseillées pour mes dix ans de drama. J’ai choisi un moment où j’avais envie d’un truc qui se regarde facilement et pouvait plus ou moins se « marathonner » à mon échelle. Effectivement, Ouroboros, adapté du manga du même nom, se regarde vite, surtout la deuxième partie. Mais cela ne veut pas dire pour autant que c’est un excellent drama !
Ikuo et Tatsuya ont grandi dans un petit orphelinat au bord de la mer. Leur vie a été bouleversée le jour où Yuiko, l’éducatrice qui leur apportait l’affection d’une mère, est assassinée sous leurs yeux. L’enquête sera rapidement étouffée et le crime jamais élucidé. Ikuo et Tatsuya se promettent de trouver un jour le coupable eux-mêmes et de venger la mort de Yuiko. Le traumatisme ayant effacé la plupart de leurs souvenirs, l’entreprise s’annonce corsée. Les seules pistes sont celles d’un policier portant une montre en or et du pendentif en forme d’ouroboros de Yuiko. Pour accomplir sa vengeance, Ikuo décide d’intégrer la police de Tokyo. Tatsuya, lui, va choisir l’ombre et intégrer un clan de yakuza.
Ikuo est un flic doué pour son métier et semble promis à une belle carrière dans la police criminelle. S’il se montre toujours enjoué face aux autres, la noirceur le gagne parfois quand il réalise qu’il a choisi une voie dont il ne sortira pas indemne et qu’il ne pourra pas continuer à vivre comme tout le monde s’il parvient jusqu’au bout de sa vengeance. J’avais au final peu vu Ikuta Toma avant de regarder Ouroboros, surtout dans un des rôles principaux. J’ai toujours eu de la sympathie pour lui, et je n’ai pas changé d’avis avec ce drama car comme je vais pouvoir le dire pour les autres acteurs principaux, le problème ce n’est pas son jeu, c’est l’écriture du personnage et des événements.
Tatsuya est assez taciturne et froid mais n’est pas dénué d’humour, même si celui-ci est assez particulier comme peut en témoigner son fidèle bras droit Fukamachi (Muro Tsuyoshi). Tatsuya a eu une ascension rapide dans le crime organisé, et bien sûr ce n’est pas du goût de tout le monde. La police rêve de l’épingler mais ne parvient pas à avoir de preuves décisives contre lui. On peut dire que c’est facile d’avoir donné le rôle d’un gars pas super expressif à Oguri Shun, je trouve qu’il a assez de classe pour que ça fonctionne et lui aussi a quand même fait du chemin depuis Hanazakari no kimitachi e !
Hibino Mizuki est la coéquipière d’Ikuo. Son père (Mitsuishi Ken) est haut placé dans la hiérarchie de la police et si elle a choisi le même métier que lui, ce n’est sûrement pas par pure admiration car leur relation est plutôt tendue. Il semblerait qu’il y ait eu beaucoup de non-dits depuis la mort de sa mère. C’est avec le personnage de Mizuki que j’ai commencé à me rendre compte que le scénario d’Ouroboros allait comporter des failles : comme on le devine dès le départ, même si son entente avec Ikuo n’est pas excellente car leur manière de procéder dans les enquêtes est différente, elle va devenir proche de son collègue, soupçonner un lourd secret et ça va sentir presque la romance. Hélas, le personnage ne va pas du tout au-delà de ça et on a du mal à voir autre chose que son côté un peu moralisateur malgré sa volonté d’aider notre héros. Un beau petit gâchis pour une actrice comme Ueno Juri !
Parmi les collègues de Mizuki et Ikuo et autres membres de la police, je retiens principalement leur supérieur Mishima, joué par l’efficace Yoshida Kotarô, ainsi que Chôno, incarné par le décidément très chouette Takito Kenichi. Chôno va vite soupçonner qu’Ikuo est autre chose qu’un simple flic très efficace, mais on échappe au cliché du borné de service donc le personnage est assez intéressant. Dans la bureaucratie, on peut trouver aussi Tachibana, autre personnage féminin également pas assez développé à mon goût même s’il est incarné par Yoshida Yô, que j’apprécie de plus en plus. Enfin, du côté du personnel en uniforme, on voit principalement Tamura, une jeune policière espiègle jouée par Seino Nana qui montre très souvent son nez dans le bureau d’Ikuo et Mizuki. Petite pause potins mondains, c’est sur le tournage d’Ouroboros qu’Ikuta et Seino se sont rencontrés, ils ont fait partie des heureux couples de célébrités qui se sont mariés en 2020 :).
Yuiko, que l’on voit dans de nombreux flashbacks et autres scènes dévoilant les événements du passé de Tatsuya et Ikuo, est incarnée par Hirosue Ryôko, que j’ai toujours plaisir à voir. Enfin, parmi les acteurs qui font une apparition le temps d’un ou quelques épisodes seulement, j’ai eu la bonne surprise de retrouver Ayano Go dans un rôle assez étrange (mais il est assez fort pour ça, ainsi que Kitamura Yukiya qui incarne un des personnages qui m’a certainement fait le plus de peine dans la série.
Les histoires se basant sur le suspense et le mystère sont rarement exemptes de certains clichés et ficelles plus ou moins grosses. Le tout est d’emballer ça assez joliment pour que le lecteur ou le spectateur ne commence pas à se poser trop de questions sur la vraisemblance et reste pris dans l’action, voulant connaître la suite à tout prix. Parce que généralement, quand on commence à se poser des questions et à se dire que c’est un peu gros, on sort de l’ambiance et ça peut être très compliqué d’y retourner. C’est en gros ce qui m’est arrivé avec Ouroboros, et je vais essayer d’expliquer un peu pourquoi sans trop spoiler.
La première question que je me suis posé, c’est pourquoi après tant d’années ? Pourquoi justement à ce moment les événements vont se précipiter alors qu’il ne s’est rien passé pendant tant de temps ? Et surtout, alors qu’on sait dès le départ que la police est mêlée dans le drame qui a changé la vie des deux héros, comment est-ce possible que non seulement rien n’ait été fait pour s’assurer de leur silence, mais qu’en plus l’un d’eux ait pu tranquillement devenir flic ?
Les premiers épisodes suivent plus ou moins un schéma procédural, avec une affaire se retrouvant chaque fois liée à la quête d’Ikuo et Tatsuya, qui coopèrent mais font bien sûr tout pour cacher qu’ils se connaissent (enfin tout en théorie, mais en pratique la discrétion n’est pas vraiment de mise car la priorité est donnée à la mise en scène de leurs entrevues). Cette première partie de l’histoire, supposée planter le décor et la détermination des protagonistes, aurait été plus prenante sans cette exagération de morts. Il nous faut un mort pour montrer que nos deux hommes ne rigolent pas, et leur(s) ennemi(s) non plus, mais au final ça dessert plus qu’autre chose le côté dramatique de l’histoire.
Je sais que c’est un peu foutre en l’air la moitié du concept des histoires de vengeance, mais cette fois, le coup des enfants qui se vengent une fois adultes, je n’y ai pas cru. Que des enfants gardent un fort traumatisme suite à de tels événements et ne puissent vivre normalement, évidemment. Que ça fasse plus ou moins automatiquement d’eux des tueurs de sang froid, non. Si on nous montrait le cheminement d’Ikuo et Tatsuya, la manière dont l’un et l’autre est entré et a évolué dans son univers une fois devenu jeune adulte, on y croirait peut-être un peu plus.
Au final, la clé de l’intrigue reste intéressante quoique particulièrement malaisante, et c’est bien pour ça qu’on continue de marcher jusqu’à la fin. Mais le chemin qui y mène est trop inégal, et comme je l’ai déjà évoqué plus haut en parlant de Mizuki, certains personnages sont trop inexploités. La fin en soi est réussie, et totalement en phase avec ce qui est sous-entendu depuis le départ. Mais avec tout ce qu’il y a eu avant, ainsi que certaines incohérences notamment à propos de la résistance physique des principaux protagonistes, elle perd pas mal en intensité.
L’OST d’Ouroboros, composé par Kimura Hideakira, est dans l’ensemble très efficace et visuellement, le drama se positionne bien par rapport à ce qu’on peut attendre d’une production japonaise du genre. Les ambiances nocturnes qui dominent sont assez chouettes et contrastent avec les très lumineux souvenirs d’enfance des héros. Comme toujours pour les drama qui se passent en majorité dans la capitale, j’ai apprécié de reconnaître certains lieux, notamment le Golden Gai dans le premier épisode.
Je suis contente de pouvoir enfin rayer Ouroboros de ma liste de drama à voir, même si j’aurais évidemment aimé être plus emballée. C’est loin d’être la plus mauvaise série du monde, je ne me suis pas dit à un seul moment que j’allais l’abandonner (en même temps c’est très très rare que je laisse tomber un drama), mais c’est toujours assez frustrant de voir un scénario voulant en faire trop et gâchant le potentiel de bons acteurs. Je ne sais pas si c’est un problème d’adaptation et si tout ça passe mieux en manga, bien sûr il y a très très peu de chances que je le vérifie un jour :). On peut toujours trouver une bonne raison de regarder Ouroboros (par exemple, si on est un(e) inconditionnel(le) d’un des acteurs et qu’on veut vérifier qu’ils n’ont pas là leur meilleur rôle :D), mais pour moi dans le genre vengeance/résolution de mystères qui remontent à loin, il y a bien plus efficace !
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