[Drama] Gochisôsan

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Titre japonais :  ごちそうさん
Nombre d’épisodes : 150 de 15 minutes
Diffusion : Automne 2013 et hiver 2014
Chaîne : NHK
Fiche : DramaWiki

Après le grand succès de l’atypique Ama-chan, la NHK est retournée à une formule plus classique pour son feuilleton du matin et a choisi de nous proposer à nouveau une histoire se déroulant principalement dans la première moitié du 20ème siècle. Le contexte ainsi que l’annonce du thème central de la nourriture avec une héroïne gourmande ayant tout pour me plaire ainsi que la présence d’un compositrice de renom pour la bande originale ont fait que j’ai abordé Gochisôsan (formule utilisée à la fin d’un repas pour remercier celui qui l’a préparé et que l’on peut rendre par : je me suis régalé !) dans de très bonnes dispositions.

A Tokyo, dans les années 1910, Uno Meiko est une petite fille gourmande qui aime plus que tout goûter les plats préparés par son père, qui tient un restaurant de cuisine occidentale. D’abord uniquement intéresser par le fait de manger, et peu partageuse, Meiko va tout de même en grandissant se découvrir un don et une passion pour la cuisine. Son unique but va devenir de préparer de bon petits plats pour tous ceux qui sont autour d’elle pour les voir repus et heureux. Celui qu’elle va vouloir régaler plus que quiconque est le jeune homme qui va devenir son mari et qu’elle va suivre dans sa ville natale d’Ôsaka. Une nouvelle famille, de nouveaux amis et de nouveaux mets l’attendent dans la grande ville de l’ouest du Japon où la jeune femme va mener sa vie tranquillement… ou pas tout à fait !

En grande gourmande, je pensais que je pourrais m’identifier facilement à Meiko. L’enthousiasme qu’elle montre quand elle découvrir de nouvelles choses à manger, son obstination à vouloir trouver le goût parfait et à faire essai sur essai pour y parvenir, sa satisfaction si simple à voir les gens se régaler, tout ça m’a plu. Mais le problème, c’est que le personnage n’allait pas plus loin. On veut nous montrer que si elle n’est pas un génie, elle a aussi bon coeur que bon estomac, mais je ne me suis pas prise au jeu. C’est le lot des héroïnes d’asadora d’être un peu naïves, mais là elle était juste gourde en fait !

Je ne sais pas exactement quoi, mais il a manqué quelque chose pour que je m’attache réellement au personnage. Peut-être au niveau de l’interprétation, en fait ! Je n’avais pas beaucoup vu Anne auparavant et si elle ne m’avait pas fait une super impression, elle ne m’en avait pas fait non plus une mauvaise. Mais là, dès son apparition, je n’ai pas été convaincue, et plus la série avançait, plus elle m’agaçait. Je n’aime pas sa voix, je n’aime pas ses expressions grimaçantes. Elle n’a pas hérité de la classe de son père, dommage pour elle ! 😀 La jeune Toyoshima Hana qui joue Meiko petite ne m’a pas non plus convaincue avec ses expressions et intonations trop forcées, et heureusement que je savais qu’elle n’était là que pour les 6 premiers épisodes.gochisosan gochisosan

Comme dans la plupart des asadora, notre héroïne a une relation particulière avec son père et avec sa grand-mère. Monsieur Uno est donc féru de cuisine occidentale, et en particulier française. Il est indigné par les clients de son restaurant qui demandent des baguettes ou du riz, et considère que si sa fille aime quelque chose, c’est que tout le monde doit aimer. C’est assez amusant de retrouver Harada Taizô dans ce rôle car je ne le rangeais pas dans la catégorie des pères d’après les rôles dans lesquels je l’avais vu. Sans surprise, la mère de Meiko (Zaizen Naomi) est un peu en retrait face à la relation père-fils privilégiée de son mari et de sa fille. C’est quand même elle qui initiera cette dernière aux rudiments de la cuisine japonaise !gochisosan gochisosan

La grand-mère paternelle de Meiko est, comme toute bonne grand-mère d’asadora, proche de notre jeune héroïne. Même quand elle ne sera plus de ce monde, elle sera toujours présente car à l’instar de la grand-mère de Fumie dans Gegege no Nyôbô, c’est elle la narratrice. Et là aussi, ça m’a un peu posé problème. Je n’ai rien contre le jeu de Yoshiyuki Kazuko, c’est juste que je n’aime pas du tout sa voix. C’est comme ça, ça ne se discute pas !gochisosan

Si on ne devine pas dès sa première apparition et sa rencontre avec Meiko que Nishikado Yûtarô est celui qui va devenir son mari, c’est qu’on a vraiment du mal. Ce n’est donc pas un spoil si je le présente comme tel :). Le tout, c’est de savoir comment les choses vont se faire ! On est sur le schéma « nous nous détestons cordialement et passons notre temps à nous bouffer le nez pour des broutilles ». Comme ça n’est pas trop long ni trop exagéré, ça passe plutôt bien. Et puis, franchement, globalement Yûtarô est un gars bien sympa, sauf qu’il s’écrase quand même un peu quand sa famille ne se comporte pas bien avec sa femme. Enfin, évidemment, même si la vie au quotidien ne va pas être tout le temps rose, on ne va pas faire épouser un véritable goujat à une héroïne d’asadora :).

Yûtarô vient donc d’Osaka, et est venu à Tokyo pour étudier l’architecture. Il a choisi ce métier pour des raisons personnelles précises, et une fois son diplôme en poche il souhaite retourner dans sa ville d’origine pour l’exercer. Très posé, adepte de sciences et de logique, il ne partage avec Meiko que son côté têtu. Je pensais que je n’avais jamais vu Higashide Masahiro, mais en prenant des captures d’écran pour Ama-chan, je me suis rendu compte que si : c’est lui qui y joue Daikichi jeune ! J’aime bien sa tête, j’aime bien sa voix, je pense que j’apprécierai de le revoir.gochisosan gochisosan

A l’école de filles, Meiko va plutôt souffrir car elle ne montre aucun talent pour la couture et autres travaux ménagers (elle a donc bien de la chance de réussir à se caser par la suite, la bougresse ! :D). Deux de ses camarades, Tamiko (Miyajima Mai) et Sakurako (Maeda Aki), vont devenir de proches amies. Je ne peux pas dire que le trio ne fonctionne pas du tout, mais j’ai eu du mal à le trouver vraiment attachant, peut-être parce qu’on ne connait jamais vraiment les deux jeunes filles, bien qu’une reste présente assez longtemps. Elles sont dans l’histoire quand on a besoin d’elles, mais ne sont pas vraiment des personnages à part entière. J’ai bien aimé la professeur des trois jeunes filles, madame Miyamoto (Okunuki Kaoru), stricte mais bienveillante.gochisosan

C’est aussi l’impression que m’a fait l’amie d’enfance de Yûtarô, Akiko (Katô Ai). Elle apparait à plusieurs reprises, notamment au départ pour être la rivale de Meiko. Il se passe des années dans l’histoire sans qu’on la voie, et puis elle revient comme de par hasard, en gros parce qu’il faut relancer le scénario. Au final, on ne sait pas vraiment ce qu’elle devient, et c’est dommage, car elle est intéressante de par le métier et la vie qu’elle choisit.gochisosan

A son arrivée dans sa belle-famille à Ôsaka, Meiko va tomber de haut car toute la famille Nishikado n’est pas contente de son arrivée. Yûtarô a deux soeurs, une plus âgée et une plus jeune. Leur mère est morte il y a bien longtemps dans des circonstances tragiques, et leur père s’est remarié mais est à son tour décédé. Sa seconde épouse est donc restée seule avec ses belles-filles pendant que Yûtarô était à Tôkyô pour ses études. Trois gonzesses, oh là là !gochisosan

Il n’y a pas de « vraie » belle-mère, c’est donc la soeur aînée, Kazue, qui se chargera de faire la femme puante qui veut faire de la vie de notre héroïne un enfer ! Kimura Midoriko se prête au jeu à merveille. On adore la détester ! Et puis parfois Meiko est tellement gourde qu’on se dit qu’elle a raison de ne pas se priver ! On ne nous fait pas le coup de la faire devenir gentille du jour an lendemain, et ça c’est bien. Son comportement va en quelque sorte évoluer, et on va apprendre certaines choses qui peuvent expliquer en partie pourquoi elle est si aigrie, mais au bout du compte, c’est quand même un peu trop. Et si Meiko ne l’envoie pas au diable, ce n’est pas seulement parce qu’elle est gourde, c’est parce que ça ne se fait pas. Mon Dieu, c’est la soeur aînée, il faut donc lui montrer du respect et s’écraser, même si c’est un monstre ! Dans ce cas, la piété filiale est un bel euphémisme qui me fait bien sûr tiquer.gochisosan

Shizuko, la « fausse » belle-mère, semble d’abord être indifférente autant à Meiko qu’à Kazue. On se demande pourquoi elle est restée dans ce foyer qui n’en est pas vraiment un. Petit à petit, elle va devenir curieuse à propos de Meiko et prendre le parti de la jeune fille même si ça n’est pas ouvertement. J’ai beaucoup aimé Miyazaki Yoshiko, elle est vraiment sympathique, et même amusante j’ai envie de dire.gochisosan

Noriko, la petite dernière de la famille Nishikado subit la dictature de sa soeur et l’indifférence de sa belle-mère sans avoir son mot à dire. Pour supporter cela, elle s’est fermée comme une huître. C’est avec elle que Meiko va révéler son côté le plus sympathique : elle va réussir à apprivoiser la jeune fille, à l’amener à exprimer ses souhaits. Takahata Mitsuki est toute mignonne, aussi bien au moment de son apparition en tant qu’adolescente que plus tard quand de nombreuses années ont passé dans l’histoire, et Noriko est pour moi un des personnages les plus attachants du drama.gochisosan

On termine le passage en revue des personnages par les amis que va se faire Meiko à Osaka. Ils ont en fait tous un rapport plus ou moins proche avec la nourriture ! Pour qu’il y ait un peu une continuité, notre gourmande retrouvera aussi à Osaka certaines personnes qu’elle a connues à Tokyo. Genta (Wada Masato), fils des bouchers du quartier, est à classer dans la case de l’ami secrètement amoureux. Je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé, mais le personnage est un peu trop conventionnel pour qu’on compatisse avec lui.gochisosan

Torii Sutezô, que Meiko appelle Shishô (maître, professeur), est un homme assez mystérieux qui a l’art de préparer des plats avec des ingrédients a priori inutilisables. Kondô Masaomi a là un rôle aux antipodes de l’effrayant daimyo de Ryômaden, et il est pourtant aussi convaincant. gochisosan

Muroi (Yamanaka Takashi) est un homme un peu extravagant qui cherche au début de l’histoire à vivre de sa plume. Avec ses cheveux rebelles et ses lunettes rondes, il a vraiment une bonne tête et il n’est jamais trop lourd. Umasuke (Nakamura Yasuhi) est lui aussi assez original, mais dans le genre plus discret. Il va ouvrir un café que Meiko et les autres vont beaucoup fréquenter.gochisosan gochisosan

Takemoto est un architecte que Yûtarô va rencontrer à Tôkyô quand il est encore étudiant et va retrouver ensuite à Ôsaka, en particulier dans le cadre d’un des plus gros projets sur lesquels il va travailler. J’ai déjà utilisé les termes d’extravagant et original pour les deux personnages précédents, et pourtant ils s’appliquent aussi à merveille à lui ! La première fois que j’ai vu le personnage, je me suis dit que je connaissais son interprète, mais je ne l’ai pas reconnu immédiatement à cause de la petite différence de look. Merebu !!! Enfin, Muro Tsuyoshi de son vrai nom ^^.gochisosan

L’histoire de Gôchisôsan s’étale en tout sur plus de trois décennies. On retrouve bien sûr les deux grands événements historiques que sont le tremblement de terre du Kantô et la guerre du Pacifique. C’est d’ailleurs peu après la fin du conflit que le drama prend fin. J’ai apprécié la manière dont était traitée cette période de la guerre par certains aspects : le rationnement mène Meiko à être plus inventive que jamais pour préparer des plats qui sortent de l’ordinaire monotone, le contrôle de l’information et la propagande sont montrés avec un des personnages qui travaille à la radio (la NHK, en fait ^^). La naïve Meiko va de bon coeur encourager les soldats qui partent au front, convaincue du bien fondé des combats « pour le bien du pays ». Comme beaucoup d’autres elle aura à souffrir de voir partir les siens…

J’ai par contre moins aimé la manière dont est traitée la fin de la guerre dans les dernières semaines du drama. Ce n’est pas comme si on nous montrait que c’était fun de se retrouver dans les ruines de la ville détruite par les bombardements, et je n’aurais pas voulu que tous les personnages passent leur temps à se lamenter, mais il manque quand même quelque chose, et je pense que c’est là aussi à cause du petit manque de dimension et d’interprétation de l’héroïne, à mon goût.

A travers le quotidien de l’héroïne, le spectateur peut avoir une petite idée de l’histoire culinaire japonaise dans la première moitié du 20ème siècle : les plats et ingrédients occidentaux ne font pas encore du tout partie du quotidien, la viande est beaucoup moins utilisée, certains fruits sont connus seulement de la population privilégiée. Avec le métier de Yûtarô, on a un aperçu des grands travaux d’urbanisme à Osaka dans les années 30. Ces petits éléments donnent une crédibilité au contexte historique de la série.

Si Gochisôsan compte 150 épisodes, ils ne font chacun que 15 minutes, et des sauts temporels sont donc nécessaires pour couvrir la vie de Meiko de son enfance à la quarantaine. J’ai eu parfois l’impression qu’on passait beaucoup de temps sur certains événements, et pas assez sur d’autres qui me semblaient plus importants, et qu’on avait parfois du mal à se rendre compte du temps qui passait car les personnages ne changeaient pas assez. Même si ça n’était pas toujours convaincant à 100%, il me semblait qu’un effort était fait quand même pour vieillir les acteurs dans les asadora d’époque que j’ai vus avant. Là, surtout pour le personnage principal, on ne se rend compte de rien.

Enfin, une dernière chose qui m’a marquée à propos du scénario : la toute première scène du drama montre Meiko en train de distribuer de la nourriture dans les ruines calcinées de la ville à la fin de la guerre. On se dit logiquement qu’après le grand retour en arrière sur toute sa vie, on en reviendra à cette scène à la fin. Mais non, en fait, pas du tout, c’est oublié (ou alors aurais-je loupé l’épisode ???) ! Cela montre aussi que le scénario est pensé beaucoup plus pour le côté feuilleton au jour le jour que pour une vision d’ensemble. Ce n’est pas comme si ça n’avait ni queue ni tête, mais c’est un peu dommage.gochisosan

C’est Kanno Yôko, surtout célèbre pour son travail sur des séries d’animation (Cowboy Bebop, Wolf’s Rain, Darker than black, Sakamichi no Apollon), mais qui avait déjà fourni aussi des compositions pour les drama, qui se charge de l’OST de Gochisôsan. J’ai été globalement déçue par ce qu’elle proposait : si le thème que l’on entend le plus souvent pendant les épisodes a une jolie mélodie, celui qui marque à chaque fois ou presque la fin d’un épisode et exprime le suspense est d’une agaçante banalité. Globalement, les musiques ne sont pas vraiment marquantes et l’impression de déjà entendu est encore renforcée quand on sait que la compositrice a été accusée de plagiat.

Je n’étais pas vraiment emballée quand j’ai su que le duo Yuzu se chargeait de la chanson thème du drama car ils me sont un peu indifférents. En fait, Ame nochi hallelujah est une chanson qui se révèle très sympa, du moins le temps d’un générique, car quand j’ai entendu la version longue je me suis dit qu’ils en faisaient vraiment trop. La mélodie et l’ambiance sont chouettes, et j’ai apprécié que ça soit la chanson du matin pendant six mois. Après, je pense que la prochaine fois que j’entendrai une chanson du groupe dans les média elle me tapera vite sur le système car ça sera celle des JO et ces fameux 15 jours dans six ans, je crois qu’on va les sentir passer question matraquage -__-.

Malgré tous les points négatifs que j’ai pu soulever sur Gochisôsan, je l’ai quand même assez apprécié pour me dire que ça valait la peine de le regarder tous les matins. Par contre, si je ne l’avais pas suivi au rythme imposé par la diffusion télé mais à mon rythme, je ne sais pas ce que ça aurait donné. J’étais contente que le drama se termine et qu’on passe à autre chose, et du coup j’étais presque déçue que ça soit de nouveau un drama qui se passe à la même époque, car j’avais l’impression d’avoir eu un peu ma dose.

Je pense qu’avec Ohisama et Carnation comme premiers asadora j’étais particulièrement bien tombée niveau scénario et casting, et du coup je suis assez exigeante. C’est toujours dur de tomber sur un personnage principal et une actrice qu’on n’arrive pas à apprécier ! Et puis le thème de la bouffe a beau me plaire, la manière dont il est utilisé ici finit rapidement par être redontante et à côté de ça, plusieurs personnages secondaires au capital sympathie considérable sont trop peu développés à mon goût. Pour moi le drama n’est pas à voir en priorité, et je ne le conseille pas pour débuter le genre asadora. Mais il n’est pas à jeter non plus, et vous en entendrez peut-être le plus grand bien ailleurs qu’ici :).

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