Titre japonais : さらい屋 五葉
Nombre d’épisodes : 12
Année de production : 2010
Licence en France : KZplay pour le web, Beez pour les DVD
Bien que je n’aie encore lu aucune oeuvre d’Ono Natsume ni vu aucune de leurs adaptations (je pense notamment à Ristorante Paradiso), j’ai un très bon a priori sur cette auteure. Je n’ai donc pas hésité longtemps quand la sortie en DVD de Saraiya Goyô a été annoncée, après sa diffusion sur KZPlay et très peu de temps avant l’annonce de la fin de Beez. Le coffret en carton rigide et brillant façon couverture de livre (comme celui de The tatami galaxy) est vraiment classe, et très compact.
Je savais dès le départ que si l’histoire de Saraiya Goyô se situe à l’époque d’Edo et a pour personnage principal un samurai, la série n’avait pas grand chose d’un chanbara, et ce n’était pas pour me déplaire. Masa est donc un jeune ronin qui a apparemment fui son fief et se retrouve seul dans la capitale. Pour survivre à Edo, il enchaîne les petits boulots de garde du corps. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance du mystérieux Yaichi et de sa bande, les Goyô (cinq feuilles en référence aux cinq pointes d’une feuille d’érable), qui se spécalise dans le kidnapping. Peureux et honnête, Masa va d’abord être réticent à se mêler de telles affaires et à gagner de l’argent d’une si vilaine façon. Mais intrigué par Yaichi, il va se laisser embarquer et devenir un élément essentiel des Goyô, dont il va apprendre à connaître les différents membres.
J’ai beaucoup aimé la narration non linéaire de l’histoire, qui comporte de nombreux retours dans le passé des différents personnages et qui donne un dynamisme certain à l’ensemble de l’anime, en contraste avec l’ambiance paisible qui règne. On peut dire qu’il se passe à la fois beaucoup de choses et pas grand chose le long des 12 épisodes, car tout réside dans l’évolution de Masa, dans la découverte du passé de ses comparses et dans la façon dont il va se retrouver lié à tout ce petit monde. Peu d’actions, et beaucoup de dialogues, mais pas non plus trop, et surtout des dialogues efficaces.
Si les histoires de kidnappings et les bandes de malfaiteurs n’ont rien d’anodin, c’est le quotidien et son ambiance tranquille qui dominent. Chacun des personnages a une personnalité travaillée, on s’attache rapidement à l’un ou à l’autre même s’ils ne sont pas forcément sympathiques au premier abord, et c’est avec un grand intérêt qu’on les voit évoluer dans le présent et que l’on découvre leur passé. Bien que l’époque choisie soit celle d’Edo et que la structure de la société telle qu’elle était à ce moment entre en ligne de compte, certains aspects des relations humaines sont on ne peut plus contemporains.
Peut-être est-ce à cause des cheveux blancs et des yeux clairs de Yaichi qui m’ont rappelé Ginko, j’ai trouvé que Saraiya Goyô était en quelque sorte un Mushishi urbain. Aucun point commun au niveau de l’histoire certes, mais une même tranquilité, une même attention aux paysages, aux saisons qui passent, et les mêmes teintes délavées. Si l’on est bien en ville, la moindre occasion de montrer de la verdure est saisie, et tous les décors sont vraiment magnifiques.
On le remarque tout de suite, le design des personnages est très particulier, et il doit être certainement qualifié de « moche » par ceux qui ne l’aiment pas. Si on peut dire que les personnages ne sont pas objectivement « beaux », surtout les femmes, leurs traits sont très expressifs et on les reconnaît à coup sûr. Plus les épisodes passaient, plus j’ai apprécié ce design. Comme pour The tatami galaxy ou Kemonozume, il est un élément à part entière de l’univers de la série et lui confère un côté unique.
Même si je n’avais rien lu qui le confirmait, je pensais en commençant l’anime qu’il s’agissait d’une adaptation complète du manga d’origine, qui compte huit tomes. Mais apparemment, non. Mais je dis ça parce que j’ai vérifié, pas du tout parce que je l’ai ressenti en regardant la série, au contraire, et ça c’est vraiment super. Je ne sais pas ce qui a été mis de côté et ce qui a été modifié ou arrangé, mais la trame est vraiment bien pensée et tient la route d’un bout à l’autre.
La musique joue un rôle particulièrement important dans l’anime, et je l’ai énormément appréciée. Si cetaines mélodies et sonorités sont typiques de ce que l’on s’attend à entendre avec une histoire se déroulant dans un Japon féodal, on trouve également des instruments et des rythmes qui contrastent complètement mais l’ensemble garde une certaine homogénéité. Les chansons des génériques ont une ambiance très contemporaine qui tranche nettement avec le reste des épisodes. Si je ne les écouterais pas en boucle, je les ai trouvées sympa et j’ai apprécié le contraste.
J’ai savouré chaque épisode de Saraiya Goyô et je suis bien vite arrivée à la fin de la série. Quand on aime, douze épisodes cela paraît bien court, mais le format est tellement bien exploité que c’est très bien comme ça. C’est beau pour les yeux et les oreilles, c’est rempli d’émotions en tous genres, c’est exactement ce que je recherche dans une série. Evidemment, je recommande chaudement, c’est à voir et à revoir ! Procurez-vous le joli coffret DVD avant qu’on ne le trouve plus, c’est à avoir sur son étagère :).
Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog
J’ai également adoré cette série ! Je connaissais déjà la mangaka qui en est à l’origine, je trouve son style particulier tout à fait original et j’ai sauté sur l’occasion !
Par contre, je pensais moi aussi que la série animée était une adaptation complète du manga, il va falloir que je déniche la fin quelque part ^^
Écrit par : Hana | 10.04.2013
Je lis encore moins de manga ces derniers temps mais il faudra vraiment que je découvre les oeuvres d’Ono Natsume ! Même en connaissant l’histoire avec l’anime, la lecture de Saraiya Goyo doit être tout aussi intéressante, surtout s’il y a du contenu en plus ^^.
Écrit par : Katzina | 10.05.2013