[Film d’animation] La colline aux coquelicots

colline coquelicots

Depuis Le voyage de Chihiro, j’ai vu tous les films du studio Ghibli sortis au cinéma en France. A l’exception des Contes de Terremer. D’après la date de sortie (printemps 2007), mon excuse apparemment c’est que j’étais à Londres à ce moment-là. Et si j’ai pensé plusieurs fois à acheter le DVD, je n’ai pas encore eu l’occasion de le faire. Donc je n’ai pas vu le premier film de Miyazaki Gorô, mais ça ne m’a pas empêchée de voir le deuxième.

J’imagine que le fils Miyazaki savait dès le départ en choisissant le même métier que son père qu’on le comparerait forcément. D’un sens, c’est normal de le faire, mais de l’autre, c’est un peu trop réducteur, et j’ai l’impression que le studio Ghibli est de toute façon très souvent réduit à Miyazaki Hayao, que ce soit au détriment de Takahata Isao ou des réalisateurs de la génération suivante, notamment Yonebashi Hiromasa avec son Karigurashi no Arrietty.

Comme vous le savez déjà peut-être, le film La colline aux coquelicots est l’adaptation du manga du même nom, un one-shot de Takahashi Chizuru et Sayama Tetsurô publié en 1980 et arrivé chez nous aux éditions Delcourt. L’histoire se passe à Yokohama au début des années 1960 et met en scène Umi, une jeune fille qui hisse chaque matin des drapeaux dans le jardin de la pension où elle habite depuis que son père a disparu en mer.

Pas de grandes aventures merveilleuses donc, juste une petite tranche de vie dans le Japon d’il y a cinquante ans. Et ça me va tout aussi bien ! J’ai tout de suite beaucoup aimé l’univers du film, en particulier les vieilles maisons occidentales que sont la pension et le foyer des lycéens, véritable caverne d’Ali-Baba fourmillant de détails. Evidemment, on est dans un Ghibli, alors c’est très beau. Le quartier de Yokohama que l’on voit est encore très traditionnel avec ses maisons en bois, mais on devine toute l’activité de la ville en cette période de croissance et de modernisation du pays. C’est encore plus flagrant dans le court passage où l’on aperçoit Tôkyô.

L’histoire est très simple et se concentre sur la relation entre Umi et un garçon de son lycée, Shun, sur fond de lutte des élèves des clubs se trouvant au foyer, qui se battent contre sa destruction programmée. Je dois dire que j’ai été assez déçue quand on apprend sur quoi repose la relation entre les deux personnages principaux, si l’on peut dire, car c’est un élément que j’ai croisé maintes fois dans des fictions japonaises, et qui doit aussi se retrouver souvent ailleurs. Il y a plus de trente ans, à la sortie du manga, c’était peut-être plus original, mais là c’est un peu trop réchauffé.

Reste le cadre dans lequel nos deux héros évoluent : les péripéties des élèves du foyer sont amusantes, et si la lutte reste assez inoffensive, on ne peut s’empêcher de penser aux mouvements étudiants qui ont eu lieu un peu plus tard dans la décennie. La dimension historique du passé du père d’Umi rend l’histoire poignante, et j’ai apprécié l’image de femme moderne de la mère d’Umi. Aucun des aspects de l’histoire n’est vraiment développé, car 1h30 c’est assez court au bout du compte. Mais on est quand même transporté dans ce petit monde et j’ai pour ma part passé un bon moment.

Autre facteur très important, la bande sonore aux airs rétro est un vrai petit délice, tout comme la si jolie voix de Teshima Aoi. Ca fait vraiment plaisir d’avoir une ambiance musicale qui se démarque autant que celle d’Arrietty. Et puis j’ai eu le plaisir de retrouver plein d’acteurs que je connais dans le doublage des personnages : Nagasawa Masami et Okada Junichi dans les deux rôles principaux, ainsi que Fubuki Jun, Kagawa Teruyuki et Omori Nao. Cela m’étonne toujours de voir que les longs métrages d’animation, surtout ceux de Ghibli, sont doublés par des acteurs du petit et/ou du grand écran alors que le Japon a une multitude de seiyuu pour les séries animées.

Au final, si je m’attendais un peu à mieux pour l’histoire et que je ne suis pas du genre à penser qu’un bel emballage visuel et sonore peut excuser complètement les défauts du contenu, je ne me vois pas non plus jouer les râleuses jamais satisfaites (pas cette fois ! :p). Pour moi, le voyage était quand même au rendez-vous. Je ne regrette pas d’être allée voir le film au ciné, et je suis curieuse de voir ce que nous proposera Miyazaki Gorô par la suite.

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