Après une journée et une nuit passées sur l’île de Rishiri, il était temps d’aller visiter sa voisine Rebun, située un peu plus au nord-ouest et qui détient donc le titre d’île la plus au nord de l’archipel japonais. La traversée d’une île à l’autre ne prend que 45 minutes, c’était donc vite fait et je n’ai pas eu le temps d’avoir mal au coeur ! Comme la veille, nous avons loué une voiture car c’était le meilleur moyen d’avoir un aperçu de l’île en une petite journée avant de reprendre le ferry pour regagner Wakkanai.
Alors que Rishiri est plutôt ronde, Rebun est toute en longueur du nord au sud. On ne peut pas en faire le tour car la majeure partie de sa côte ouest ne comporte pas de route, en raison du relief. Le terminal de ferry se situe au sud-est, c’est donc là que nous avons pris la voiture et commencé notre petite aventure. Nous nous sommes d’abord dirigés vers l’ouest et sommes montés sur les hauteurs par une route en lacets. Nous avons laissé la voiture sur un parking pour commencer à nous promener sur le chemin de randonnée menant au point d’observation de Momoiwadai. Le sentier est très bien aménagé et tout à fait praticable sans chaussures de marche.
Rebun fait sa promotion touristique autour de la randonnée et des fleurs sauvages, et on a tout de suite compris pourquoi ! Même avec un temps assez couvert, le paysage en cette matinée de fin d’été était tout simplement magnifique. Je ne sais même pas comment appeler le type de lieu où on se trouvait. Des falaises montagneuses ? En tout cas, c’est très vert, et si en haut les pentes sont douces, le relief est bien accidenté sur les bords, surtout du côté de la mer où c’est à pic, et il y a des formes assez pittoresques. On est donc allé jusqu’à Momoiwa pour admirer le point de vue, mais même si c’était tentant on n’a pas continué plus loin vu qu’on était avec un petit monstre de même pas 2 ans et qu’on n’avait rien planifié. Mais le sentier continue bien plus loin vers le sud de l’île, et si on y retourne un jour quand Messire sera plus grand on ira jusqu’au bout ! ^^
Nous avons repris la voiture, sommes redescendus par le chemin par lequel nous étions venus et nous somme dirigés un peu plus vers le sud de l’île pour nous rendre dans un endroit que nous connaissions déjà en quelque sorte même si c’était la première fois que nous venions à Rebun. Avec l’autochtone, fin 2012, nous avions vu le film Kita no Canaria-tachi lors de sa sortie au ciné. Nous nous souvenions qu’une partie de l’histoire se déroulait sur une petite île au climat rude au large de Hokkaidô, mais nous avions oublié qu’il s’agissait de Rebun avait de voir un lieu nommé Kita no Canaria Park sur notre brochure de l’office du tourisme local. Nous avons donc décidé d’aller voir exactement de quoi il s’agissait.
La partie du film se déroulant à Rebun se situe dans les années 80 et est centrée sur une institutrice et sa petite classe. Nous avons découvert que l’école utilisée pour le tournage a en fait été construire exprès, et sert maintenant de mémorial. Même si mes souvenirs étaient vagues, c’était chouette de se retrouver dans ce décor de film, et je me suis souvenue de l’ambiance particulière qui se dégageait des scènes tournées en hiver, où l’on sentait à quel point Rebun est un lieu isolé. L’école se trouve à deux pas de la côte et on a de là une belle vue sur le Rishiri Fuji, qui comme tout bon Fuji aime bien se planquer la tête dans les nuages :).
Nouveau retour vers le quartier du terminal de ferry pour la pause déjeuner. Le choix est assez réduit, nous avons choisi un petit resto de rman au bord de la route qui monte vers le nord de l’île et j’ai mangé un bon ramen aux algues. Une fois repus, nous avons pu continuer notre petite exploration de Rebun. Nous sommes allés vers un des seuls coins accessibles sur la côte ouest de l’île, en fait juste en contrebas de là où nous étions perchés le matin. Nous avons donc pu voir la falaise de Momoiwa sous un autre angle, et voir aussi Nekoiwa depuis un point d’observation.
Nous avons descendu un petit chemin qui se dirigeait vers un petit groupe de bâtiments (une auberge de jeunesse). Juste à côté se trouve un des petits sanctuaires les plus pittoresques que j’ai pu voir au Japon. Je ne l’ai pas trouvé sur Google Map et impossible de voir son nom sur les torii ou sur son petit bâtiment sur les photos que j’ai prises. Il est à flanc de falaise, et le chemin pour y monter est bien raide ! On est habitué aux sanctuaires en hauteur, mais là c’est encore un autre niveau :). Les torii ne sont pas tout jeunes et on voit bien qu’ils doivent supporter l’air marin et un rude hiver.
Une fois de retour à la voiture, on a hésité pour ce qui serait notre dernière destination sur Rebun car il ne nous restait plus énormément de temps avant l’heure du ferry de retour vers Wakkanai. Nous avons quand même décidé de reprendre la route qui longe la côte est pour monter un peu vers le nord, mais nous n’avons pas tenté d’aller plus loin que le sanctuaire Minai, qui lui est sur un terrain on ne peu plus plat mais qui n’en est pas moins curieux : il est sur une sorte de plage, j’ai pu ramasser des coquillages tout près. Du fait de l’histoire de Hokkaidô, les sanctuaires qu’on y trouve ne sont pas les plus anciennement établis ni les plus imposants, mais ils sont assurément curieux.
En une seule petite journée, nous n’avons donc pas eu le temps d’aller jusqu’au nord de Rebun, où l’on trouve au moins deux caps et un lac. Le dernier ferry n’était pas bien tard, si l’on veut explorer toute l’île sans se presser et profiter tranquillement d’une randonnée, mieux vaut passer une nuit sur place. Je crois que c’est ce que nous ferons si nous avons l’occasion de retourner à Rebun ! Mon souci, c’est que j’ai envie de retourner dans à peu près tous les endroits que j’ai visités au Japon, généralement car on n’a pas pu tout voir, ou pour pouvoir profiter des lieux pendant une autre saison.
S’il fallait choisir entre Rishiri et Rebun, j’aurais bien du mal à répondre car les deux petites îles sont aussi charmantes l’une que l’autre et si l’on vient jusque là, c’est dommage d’en laisser une de côté. Il me reste plein d’endroits à découvrir à Hokkaidô, sans parler de l’archipel japonais dans son ensemble, mais je suis vraiment heureuse d’avoir pu découvrir ces terres septentrionales !
Je suis tellement jaloux ! Les torii que tu as photographiées je voulais absolument les voir aussi, je suis descendu en bas, passé devant la petite auberge dont tu parles, mais le propriétaire est venu m’engueuler et me dire que seulement les clients pouvaient aller là ! J’ai été un peu choqué… et attristé car elles sont vraiment jolis et ne lui appartienne sûrement pas 🙁
Oh non quelle poisse !
Il me semble qu’on a vu une ou deux personnes à l’extérieur de l’auberge, on ne nous a rien dit. J’espère que c’est pas ça mais peut-être que le fait que je sois avec un autochtone a aidé 😀
En tout cas, même si Rebun c’est pas Kyôto niveau tourisme, le gars il ferait mieux de mettre une pancarte si c’est vraiment privé car il peut passer son temps à surveiller quoi !
Je relisais mes notes de voyage au Japon en 1981 !! Cela fait un bail ! Je suis allée aussi sur l’île de Rebun que je trouvais magnifique, avec ce sentier en crête, foueté par le vent, on avait du mal à tenir debout, alors on marchait courbé. Je voulais revoir les paysages et j’ai trouvé votre blog que je parcoure avec plaisir. En 1981, nous étions les seuls étrangers à débarquer du ferry sur cette île. Les « autochtones » étaient surpris de nous voir ! Je garde en excellent souvenir de ce voyage.
Je suis ravie que vous ayez pu découvrir mon blog grâce à mon article sur Rebun !
J’imagine qu’au début des années 80 il n’y avait même pas besoin d’aller dans un endroit si isolé pour que la présence d’étrangers étonne les locaux :). L’impression de bout du monde devait être encore plus forte !