[Anime] Ikoku meiro no croisée

ikoku meiro no croisee

Titre japonais : 異国迷路のクロワーゼ
Nombre d’épisodes : 12
Année de production : 2011
Licence en France : Aucune
Fiche : Animeka ; ANN

Comme presque toujours, j’avais repéré cet anime au début de sa diffusion suite aux réactions sur la blogosphère. Etant sûrement trop occupée à regarder des « vieux » trucs, j’ai noté la série sur ma liste pour plus tard. Même si les critiques n’étaient pas forcément élogieuses, je me suis lancée dans son visionnage au printemps. Parce que quand même, j’étais curieuse de voir ce que donnait le Paris de la fin du 19ème vu par les Japonais du 21ème ! ^^

Oscar, un Français adepte de lointains voyages, ramène un jour dans ses bagages une jeune fille japonaise, Yune. Celle-ci va s’installer avec le vieil homme et son petit-fils Claude et va devoir s’habituer à la vie en France. Nous allons suivre son quotidien dans un des passages couverts de la capitale. où elle va faire de nombreuses rencontres. Les différences culturelles vont donner lieu à des situations parfois difficiles, mais Yune va petit à petit se faire sa place et devenir très proche de Claude, jeune forgeron qui façonne des enseignes.

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Dès les premières minutes, j’ai été enchantée par la façon dont on nous présentait le Paris de la deuxième moitié du 19ème siècle, avec ses boulevards bordés d’immeubles haussmanniens, ses monuments, ses ponts sur la Seine, ses grands magasins, ses omnibus et tout son peuple. C’est vraiment beau, on s’y croirait, et même si on a pas mal de points de repère avec les monuments qui sont encore bien présents de nos jours, c’est sûrement presque aussi dépaysant pour une Française comme moi qui connaît quand même pas mal Paris que pour le public japonais.

L’ambiance du passage du Roy, où Claude a son atelier et sa boutique, m’a tout à fait rappelé celle des passages couverts parisiens que j’ai pu visiter comme la galerie Vivienne ou le passage Choiseul. C’est d’ailleurs amusant de constater qu’aujourd’hui ces lieux sont situés dans le quartier japonais ^^. J’ai beaucoup aimé la façon dont le métier de Claude est présenté, et les belles enseignes en fer forgé c’est quand même autre chose que ce qu’on a aujourd’hui !

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La série ne se contente pas de prendre l’époque comme simple décor, elle fait aussi allusion à plus problématiques sociales qui y sont propres, et j’ai pu noter certains thèmes abordés chez Zola, ou chez Clauude Izner pour citer un auteur plus récent. On nous parle de modernité avec l’expansion des grands magasins et le développement de la photographie, on évoque les classes les plus pauvres à travers le petit vagabond blond qui vole pour se nourrir, mais aussi les plus aisées avec les deux soeurs Blanche. On sent bien que sur ces points, Ikoku meiro no croisée est bien documenté et j’ai donc regretté qu’elle n’aie pas le temps, ou ne prenne pas le temps car il y a un peu des deux, d’aller plus loin.

Si notre jeune héroïne semble d’abord avoir quelques difficultés à communiquer avec ses deux hôtes, ce qui n’est pas surprenant, ceux-ci se rendent rapidemment compte qu’en fait Yune comprend bien le français, ce qui arrange tout le monde, mais ne rend pas la situation très crédible. Je me doute bien qu’on ne pouvait pas nous faire un anime où tout le monde parle français sauf l’héroïne, mais quand même, la question de la langue est un peu trop vite passée à la trappe, et du coup ça enlève pas mal de subtilité aux échanges entre les personnages. Pas contre, thumbs up au narrateur que l’on entend au début de chaque épisode et qui parle vraiment français, pas comme celui de Gankutsuou par exemple ^^.

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Pour Yune, le choc culturel passe aussi par la nourriture, et par exemple elle ne semble pas trop apprécier le fromage. En échange, Claude n’est pas particulièrement fan des plats japonais qu’elle lui prépare avec tant d’attention. Après, on a évidemment tout ce qui concerne les différences de perception dans les relations humaines, et si Claude est surpris de voir Yune se mettre à genoux le visage au sol pour s’excuser, nous on ne l’est pas vraiment. Rien de totalement imprévisible, mais il y a à peu près autant de clichés des deux côtés (bien que ce mot soit peut être un peu fort), donc ça passe bien, même si évidemment il y a pas mal de bons sentiments.

J’ai trouvé que la vision qu’ont les Français de l’époque du Japon et des Japonais correspondaient bien à ce que j’ai eu l’occasion de lire ou voir ailleurs. Et c’est aussi pour ça j’imagine que cette époque a été choisie : elle correspond à une période de grands changements pour la France et sa capitale, mais aussi à celle où les habitants ont commencé à s’intéresser à la culture japonaise, conséquence de l’ouverture au monde de l’archipel. Je m’attendais d’ailleurs à ce qu’on nous en dise bien plus sur les origines de Yune et sur les conditions exactes dans lesquelles ella a décidé de venir en France. Si elle tient le rôle de servante auprès d’Oscar et Claude, on devine qu’avec les kimono qu’elle possède, elle ne doit pas non plus être une simple paysanne. Il aurait été vraiment intéressant de pouvoir la situer dans la société japonaise, elle aussi en pleine révolution à ce moment.

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Pour ce qui est du chara design, les personnages masculins sont très simples, et les personnages féminins du genre très kawaii. Ca passe pas mal pour Yune, mais si je suis bien consciente qu’on ne peut pas parler d’anachronisme, cette apparence m’a paru en quelque sorte trop moderne par rapport à l’univers dans lequel évoluent les personnages. Un design plus sobre au niveau des yeux n’aurait pas été plus mal, mais bon dans tous les cas je ne suis pas fan de ce type de personnages aux yeux démesurés et trop écartés.

Cela ne vous étonnera sûrement pas que j’ai si peu apprécié Alice, la peste blonde survoltée de service que j’aurais à peine été étonnée de voir en uniforme à marinière tellement on la croit sortie d’une romance lycéenne. Sa grande soeur Camille n’en paraît donc que plus reposante en comparaison, et si son histoire contient des éléments classiques, elle exploite bien le contexte et reste touchante. Claude devient lui aussi rapidement sympathique car on n’insiste pas trop sur son côté râleur et bourru, et son passé est intéressant.

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L’OST est dans l’ensemble discret, et s’il n’est pas mémorable il n’en est pas moins agréable et convient bien à l’esprit de quotidien citadin, avec la petite touche très française d’instruments comme l’accordéon. J’ai beaucoup aimé les sonorités et la mélodie très enjouée de la chanson de l’opening. La chanson de l’ending avec sa voix un peu trop kawaii à mon goût est moins mémorable.

Si vous n’avez pas un minimum d’intérêt pour la France du 19ème siècle, vous vous ennuierez sûrement royalement devant Ikoku meiro no croisée. car en elle-même son histoire n’a rien d’exceptionnel. On a une impression de trop peu pour certains éléments qui sont très intéressants mais qui sont laissés de côté au profit de personnages et d’événements beaucoup plus conventionnels. Mais j’ai avant tout regardé la série pour son univers, et de ce côté-là elle a été à la hauteur de mes espérances. Si l’on veut changer des cours d’école ou des univers fantastiques sans entrer dans l’historique pur, on peu passer un bon petit moment avec cet anime.

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