[LLDM #2] Le comte de Monte-Cristo

shorinzan darumaji

Ca faisait longtemps que je voulais lire le fameux roman d’Alexandre Dumas père, et ceci pour deux raisons. La première, c’est que même après avoir passé près d’un an et demi à lire du Zola, ce n’est pas pour autant que j’ai fait le tour des oeuvres et auteurs classiques et j’ai encore du boulot de ce côté-là. Et bien sûr, ma préférence va pour l’instant aux auteurs du 19ème siècle. La deuxième, c’est que je veux revoir depuis longtemps l’anime Gankutsuou, et qu’avant de le faire je m’étais promis de lire l’oeuvre dont la série était adaptée pour pouvoir avoir un autre regard dessus.

J’ai fini par me lancer tout début juin, et ça m’a pris deux mois jour pour jour à lire les deux gros volumes de près de 800 pages qui composent l’oeuvre. J’avais beau être habituée aux pavés de Mimile, c’était quand même assez imposant. Mais je me suis vite rendu compte qu’il ne fallait pas du tout s’arrêter à ça. Le roman était originellement paru sous forme de feuilleton dans un journal, les chapitres ne sont généralement pas longs et on peut calquer son rythme de lecture sur ce découpage. Cela fait aussi que la structure de l’histoire est bien nette et que le style est très abordable tout en étant riche.

Tout le long de ma lecture, j’ai eu en tête mes souvenirs des personnages de Gankutsuou, mais je me suis aussi forgé une nouvelle image des personnages et de l’univers avec les mots de Dumas. Je connaissais les grands traits de l’histoire, mais ça ne m’a en aucun cas gâché le plaisir de lire et de découvrir la suite des événements. Il faut dire que comme l’anime ne prend pas en compte le premier quart de l’histoire, je ne connaissais pas tout ce qui précède la mise en oeuvre de la vengeance d’Edmond Dantès : sa vie à Marseille, comment il se retrouve emprisonné au château d’If, toutes ses années passées là-bas, sa rencontre avec l’abbé Faria et tout ce qui s’ensuit.

Le personnage du comte de Monte-Cristo et la façon générale dont Dumas l’évoque m’ont fait pensé à Maurice Leblanc et son héros Arsène Lupin. Ce n’est certes pas la même époque ni le même contexte, mais le mystère qui règne autour des personnages, à tel point qu’ils en sont presque surnaturels ainsi que la façon d’évoquer leur force de caractère, la maîtrise de leurs émotions, m’a semblé assez similaire et j’ai donc beaucoup aimé. Dumas renforce volontairement ce mystère car il ne dit jamais explicitement ou presque que Dantès est Monte-Cristo, que Monte-Cristo est l’abbé italien ou le lord anglais. Ces multiples identités, c’est également très « lupinesque ». La seule chose que j’ai trouvée « bizarre » chez l’auteur, ou du moins dans son texte,  c’est sa vision de la religion et le caractère divin donné au héros. Je préfère personnellement le regard on ne peut plus critique de Zola, mais ça n’en reste pas moins intéressant.

Bien sûr, le roman a également une large dimension historique et j’ai dû pour ça rouvrir mes livres d’histoire (ou plutôt aller faire un tour sur Wikipedia ^^). Si avec Zola j’avais repéré les grandes lignes des événements historiques à partir de la deuxième république jusqu’à la fin du second empire, la période antérieure évoquée par Dumas m’était plus obscure. Il faut dire que c’est encore une période qu’on ne voit pas en détail en cours d’histoire à l’école, et qui est en plus riche en changements. Restauration, cent jours de Napoléon, deuxième restauration, monarchie de Juillet, voilà de quoi il s’agit étant donné que l’histoire débute en 1815 pour se terminer à la fin des années 1830.

Et il est bien sûr fort intéressant de voir comment l’auteur traite ses aspects historiques par rapport à ce qu’il a vécu lui-même. Pour ça et pour bien d’autres points, la préface m’a bien aidée, ça valait le coup de la lire. J’ai une édition du Livre de Poche de 1998 avec une introduction et des chronologies, je sais pas si toutes les éditions l’ont mais c’est bien pensé. Autre fait lié directement à l’époque et au contexte dans lequel l’écrivain a vécu et écrit l’oeuvre : sa façon de décrire l’Orient. Il s’agit d’un Orient au sens très large, et il est décrit comme une contrée aussi mystérieuse que merveilleuse, j

Il est fréquent que l’auteur interpelle directement son lecteur en lui rappelant des faits par exemple. C’est d’un sens assez étrange, mais c’est le format feuilleton qui veut ça, et ça donne une certaine unité au récit, on sent bien que l’auteur sait où il veut en venir, et il nous y conduit lentement mais on ne peut plus sûrement, il n’y a pas une seule étape inutile. J’ai vraiment admiré la façon que l’auteur a de tisser une véritable toile à travers les différents événements et différents protagonistes évoqués.

Je ne vais pas me lancer dans une analyse des personnages ou de l’histoire car ce sera du gâchis, mais en conclusion je dirai que je recommande vraiment ce roman. Ce n’est pas un vieux pavé illisible, c’est un formidable récit de voyages, d’aventure, de suspense, avec un personnage principal fascinant. C’est tout à fait abordable, un chapître par jour ça passe comme une lettre à la Poste, en général j’en lisais même deux voire trois car je voulais savoir ce qui allait se passer. J’ai maintenant envie de lire d’autres romans de Dumas, même si je sais que la Reine Margot ou les Trois Mousquetaires auront bien sûr un contexte historique bien différent. Et j’ai encore plus envie de m’intéresser à l’histoire du 19ème siècle ^^.

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog :

    Un classique à lire mais qui est long quand même, faut être honnête 🙂 Je l’ai dévoré car c’est une histoire poignante.

    A lire (je te soutiens ^^).

    Écrit par : Méta | 24.08.2009

    J’ai pas dit que c’était pas long, j’ai dit qu’il fallait pas s’arrêter à l’épaisseur du livre et que ça se lisait facilement ^^. J’ai pas caché que j’ai mis deux mois à le lire ^^.
    Contente de voir que j’ai ton soutien :).

    Écrit par : Katzina | 25.08.2009

    Cet article m’interpelle, j’ai adoré « Gankutsuou », c’est l’animé qui m’a donné envie de voir le vieux film, et donc je me dis également qu’il faudrait que je le lise un jour ! Les gros pavés ne me font pas peur mais j’ai besoin malgré tout de me préparer mentalement ;p).

    Écrit par : Lynda | 25.08.2009

    Oui, c’est exactement ça, il faut trouver le bon moment pour commencer ! Moi j’ai eu les bouquins sur mon étagère pendant plusieurs mois et j’avais d’autres choses à lire, et puis tout d’un coup le moment est venu ^^.

    Écrit par : Katzina | 25.08.2009

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