[Drama] Utsukushii rinjin

utsukushii rinjin

Titre japonais : 美しい隣人
Nombre d’épisodes : 10
Diffusé en : Hiver 2011
Chaîne de diffusion : Fuji TV
Fiche : DramaWiki

J’avais plus ou moins repéré ce drama dès sa diffusion en hiver 2011 vu que j’avais commencé depuis peu à faire des repérages saisonniers (il y a cinq ans, boudiou !). Deux ans après, il a de nouveau attiré mon attention puisque Fuji TV a produit une suite indirecte, Saki. La série me tentait plus, mais pas de là à la passer en top priorité. Courant 2014, Utsukushii Rinjin a été rediffusé dans la journée et je suis tombée plusieurs fois dessus, heureusement sans me spoiler gravement (c’était au boulot, sans le son ça limite ^^). J’ai pu me rappeler que Watabe Atsurô faisait partie du casting et que c’était évidemment un bon argument. Mais du coup, ce n’est que durant l’été 2015 que je me suis lancée dans le visionnage de la série, et je ne saurais dire pourquoi. Une envie de diminuer un peu mon stock de drama repérés avant qu’ils ne deviennent trop vieux, c’est certain. Mais y’a du boulot de ce côté, donc je ne sais pas trop pourquoi plutôt celui-ci qu’un autre. Mais on s’en fiche un peu en fait. C’était un bon choix, et c’est ça le principal !

utsukushii rinjinEriko, mère d’un petit garçon de cinq ans, mène paisiblement sa vie de mère de famille en périphérie de la capitale. Sa voisine Kana, dont elle est très proche, va un jour devoir déménager. Peu après, Shinji, le mari d’Eriko, doit aller travailler à Osaka et ne peut rentrer qu’occasionnellement voir sa famille. Suite à ces deux événements, Eriko va se sentir isolée. Mais alors qu’elle s’inquiétait de savoir qui allait habiter l’ancienne maison de Kana, il se trouve que Saki, une jeune femme aussi gentille que serviable dont le mari américain est reparti travailler dans son pays, va y emménager. Eriko va mettre du temps à comprendre que cette belle voisine (c’est ce que signifie le titre de la série) ne lui veut pas que du bien. Pas du tout, même.utsukushii rinjin

Je ne connaissais absolument pas Dan Rei, mais elle est parfaite dans le rôle d’Eriko, sage mère au foyer très représentative de la classe moyenne, toujours jolie, bien coiffée et habillée. Les événements déclenchés par la présence de Saki vont  l’amener à se poser des questions sur son rôle de mère, d’épouse et plus globalement sur ses interactions sociales. Le personnage montre bien que la société japonaise met les gens dans des cases en les confinant à des rôles précis et attend d’eux certains comportements. Eriko est en fait une madame tout le monde qui va pouvoir affirmer sa personnalité, c’est un des points essentiels du drama en dehors du côté mystère et suspense et j’ai vraiment apprécié ça. Le personnage n’a rien de lisse, même si c’est elle la gentille et Saki la méchante, et l’actrice rend très bien ses états d’âme.

Je ne peux m’empêcher d’évoquer un point précis qui m’a marquée et qui illustre à quel point une personne se définit par son rôle dans la société japonaise : les autres parents et le personnel du jardin d’enfants n’appellent la plupart du temps Eriko ni par son nom ni par son prénom même s’ils doivent très bien les connaître. Ils l’appellent Shun-kun mama, la mère du petit Shun. Eriko est entièrement définie par son fils, par son rôle de mère. Et par dessus ça, Eriko appelle toujours son mari Papa ! Franchement, je ne m’y ferai jamais et je ne veux pas m’y faire ^^.

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Saki est une mystérieuse jeune femme qui, on s’en rend rapidement compte, porte un véritable masque et semble très intéressée par Shun, le fils d’Eriko. Mais pourquoi est-elle si méchante ? Eriko et sa famille lui ont-ils fait quelque chose ? Quel est son objectif ? Fait-elle vraiment semblant d’être amie avec Eriko ou va-t-elle finir par vraiment s’attacher à elle ? Le passé du personnage est dévoilé peu à peu et son comportement, s’il n’est pas excusé, est du moins expliqué. Nakama Yukie est vraiment convaincante pour rendre à la fois le côté mielleux de la Saki voisine idéale autant que la véritable personnalité de cette jeune femme brisée qui ne sait pas quoi faire pour apaiser sa douleur.utsukushii rinjin utsukushii rinjin

Shinji, le mari d’Eriko, est un personnage clé de l’histoire et il est particulièrement intéressant car s’il se fait certes manipuler, il a une part de responsabilité. Je ne dis rien de plus pour ne pas spoiler, même si on devine très rapidement comment les choses vont tourner, mais même si ce n’est pas forcément un rôle clé de sa dramagraphie, j’ai apprécié de retrouver Watabe Atsurô dans ce rôle. Le petit Shun est sans surprise très choupi et le jeune Aoyama Kazuya s’en tire dans l’ensemble bien. L’histoire joue à plusieurs reprise sur les réactions de l’enfant et ne se contente pas d’en faire une petite chose passive, ce qui est évidemment judicieux.

Pour refermer son piège diabolique sur Eriko, Saki ne va pas se contenter de manipuler son fils et son mari. Tout l’entourage de la jeune femme ou presque va avoir un rôle à jouer dans le drame. Mayumi (Miura Reiko) et Kazufumi (Moriyama Eiji) habitent dans le quartier et tiennent un petit café et son les parents de Mio (Tani Kanon), une petite qui va au même jardin d’enfants que Shun. Mayumi était avant tout amie de Kana, et au départ de cette dernière, elle va tenter de se rapprocher d’Eriko. Mais Saki ne va pas tarder à gâcher insidieusement l’amitié qui pourrait se développer entre les deux jeunes mères.

Rio (Minami Keisuke) est un jeune homme très taciturne qui travaille au café de Mayumi. On sent dès le départ qu’il sait des choses et on se demande à quel moment il va se décider à parler. Kana (Suzuki Sawa) va suivre les événements de loin étant donné qu’elle est à Osaka, mais cela va justement lui permettre d’avoir plus de recul que les autres. Enfin, Saki va aussi réussir à se mettre dans la poche la belle-mère d’Eriko (Kusabue Mitsuko), qui déplore la distance que maintient sa belle-fille et va apprécier que sa nouvelle voisine soit si sympathique et ouverte.

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J’avais peur en voyant mettre ce schéma en place que le drama tombe dans l’exagération, que tous croient aveuglément une personne qu’ils viennent de rencontrer et tournent brusquement le dos du jour au lendemain à Eriko alors qu’ils la connaissent bien mieux et devraient lui faire confiance. Mais la méthode de Saki est plus nuancée et du coup beaucoup plus crédible. Elle a toujours l’air de rien, elle agit petit à petit.

Dès le premier épisode, qui relate en fait un événement ayant eu lieu l’année précédant le départ de Shinji pour Ôsaka, on sait que le thème de la perte d’un enfant sera central dans le drama. Ce thème est commun à Soredemo ikite yuku et Shokuzai, et si le contexte et l’approche sont bien différents, j’ai trouvé qu’il était traité de manière judicieuse. J’ai apprécié que l’histoire aille au-delà des agissements de Saki et pose la question de l’après pour Eriko.

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La bande originale d’Utsukushii rinjin a été composée par Ike Yoshihiro, dont j’ai rapidement reconnu la patte et qui fait définitivement partie de mes compositeurs préférés du petit écran avec ce travail remarquable. Le thème principal, avec ses sonorités un peu inquiétantes, rejoint ce que le compositeur a fait pour Kaseifu no Mita ou Joou no kyôshitsu. On trouve également un morceau chanté par la même voix que celle de Tatta hitotsu no koi et dont l’effet est tout aussi réussi. Combinée avec la manière de filmer les scènes dans des lieux du quotidien et avec les sons de l’été, la musique créé une ambiance très réussie, jamais exagérée. Mon seul petit bémol est pour la chanson de fin signée Tohoshinki : le type de rythme et l’atmosphère collent bien, mais j’ai quand même un peu trop de mal avec la manière de chanter.

Au final, Utsukushii rinjin nous offre un beau scénario de type vengeance, et plutôt que de s’attarder trop longuement sur trop de détours et de fausses pistes, parvient nous dresser en plus deux portraits de femmes très différentes autour d’un thème poignant, en les inscrivant dans un cadre social et en soulevant pas mal de points intéressants. S’il ne fait pas partie de ces drama pour lesquels on a un gros coup de coeur et qu’on voudrait revoir et re-revoir, il a vraiment été une bonne surprise pour moi. Sa suite indirecte Saki me tente pas mal, mais étant donné que la scénariste n’est pas la même, je me demande si elle est vraiment dans la même lignée !

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