Titre japonais : パンとスープとネコ日和
Nombre d’épisodes : 5
Diffusé en : Eté 2013
Chaîne de diffusion : WOWOW
Fiche :AsianWiki
Si j’avais continué à publier des listes de drama à voir, celui dont traite ce billet aurait été en bonne place dans une liste de drama qu’on m’a donné envie de voir, en l’occurrence via des articles blog comme c’est le cas la plupart du temps (même si je viens encore de réaliser avec une grande tristesse que le nombre de blogs traitant de séries japonaises étant encore actualisés continue de se réduire au fil des années -__-). Il y avait donc eu Eclair qui avait écrit de manière élogieuse sur le premier épisode de Pan to soup to neko biyori peu de temps après la diffusion de la série en été 2013. Puis quelques mois après, Livia a aussi publié un billet qui a confirmé qu’il fallait voir le drama.
La watchlist qui déborde et la moindre quantité de temps consacrée au drama est comme d’habitude responsable du temps qui s’est écoulé jusqu’à ce que je regarde le drama. L’occasion s’est présentée au tout début de cette année 2019 quand j’ai cherché quelque chose à regarder avec l’autochtone sur Prime. Je me suis dit que je ne devrais pas avoir de problèmes à suivre sans sous-titres et qu’on pouvait donc bien profiter de cette offre légale. J’ai beaucoup de drama WOWOW à voir et comme c’est une chaîne payante que je ne reçois pas, je ne peux pas prendre l’excuse comme pour les chaînes classiques que si techniquement ça passe/c’est passé à la télé c’est que je peux le voir donc si je télécharge (avec des sous-titres tant qu’à faire pour faciliter le truc ^^) ça revient au même que d’enregistrer. En 2020, je prendrai la bonne résolution d’arrêter les intros tellement longues et qu’elles n’en sont plus plus. Ou pas XD.
Akiko, dans la quarantaine, vient de perdre sa mère, qui l’a élevée seule. Alors qu’elle menait une brillante carrière dans l’édition, elle va choisir de reprendre le petit restaurant de quartier qu’elle lui a laissé, mais à sa manière. Entre préparatifs des plats du jour et conversations avec les habitants du quartier, une nouvelle vie tranquille se profile pour Akiko, qui voit bientôt un chat s’inviter chez elle.
S’il est comme la grosse majorité des drama WOWOW une adaptation de roman, Pan to soup se démarque quand même pas mal des autres productions de la chaîne qui sont généralement dans le registre suspense/mystère. Comme le suggère mon synopsis très simple et très court, on a affaire à de la tranche de vie dans toute sa splendeur. Le style qui fera fuir très loin ceux et celles qui ont besoin qu’ils se passent quelque chose, parce qu’en quatre épisodes il ne se passe rien. Si vous savez que j’adore la tranche de vie japonaise, quel que soit le support, vous aurez déjà flairé l’ironie :). Je ne peux pas donc enchaîner les paragraphes sur les personnages (ouf ?) car même sur la principale protagoniste, il n’y a pas des masses à dire. Je ne peux pas non plus m’extasier sur les rebondissements et l’évolution du scénario. Mais ce n’est quand même pas pour ça que je n’ai rien à dire :).
Loin de l’effervescence des gros quartiers, Pan to soup nous emmène dans un des nombreux petits coins résidentiels de Tokyo avec sa rue commerçante et nous immerge dans le quotidien d’une poignée des habitants de ce village dans la ville. S’il a une ambiance bien à lui qui s’impose tout de suite, le drama m’a fait pensé par certains côtés à Okashi no ie, et même à Shinya shokudô, ne serait-ce que par la présence de la nourriture. Les personnages ne sont pas aussi marginaux mais ils sont quand même un poil à part par rapport à ceux mis le plus souvent en avant dans les fictions. On est loin des salarymen et des office lady tout comme des cours d’école, le groupe de référence n’est pas la famille, ce n’est pas non plus l’entreprise, car il s’agit de petits commerçants indépendants. Il n’y a pas de grands défis, pas de grands drames, pas de romances, mais tellement de petites choses qui sont dites en pointillés, un passé évoqué, de nouvelles amitiés qui naissent. Et le spectateur a tout simplement l’impression d’être là, dans le quotidien des personnages.
S’il n’est pas un drama bouffe à proprement parler, Pan to soup to neko biyori fait partie de ces séries japonaises dont pas mal de scènes donnent l’eau à la bouche et où la nourriture rapproche le spectateur des personnages et aussi les personnages entre eux. Les repas solitaires, les repas partagés, les repas préparés pour les autres, les souvenirs qui ne sont jamais loin… La nourriture est presque un personnage à part entière et rythme le quotidien par sa dimension rituelle ou sociale.
J’avais très peu vu Kobayashi Satomi mais je me souvenais très bien d’elle et elle est formidable dans le rôle d’Akiko. Elle a vraiment un petit truc qui la rend attachante et son jeu est si naturel.
En face du restaurant d’Akiko se trouve un café à l’ancienne (kissaten) tenu par une femme d’un certain âge à la fois stricte et un peu extravagante qui connaissait bien la mère d’Akiko. Le rôle va comme un gant à Motai Masako. Le café a une jeune serveuse, Yuki (Minami), qui doit composer avec l’humeur de sa patronne.
Yamada (Mitsuishi Ken) et Suda (Shiomi Sansei) sont deux autres commerçants du quartier. Le premier est fleuriste, le second tient une dagashiya (boutique à l’ancienne de confiseries et jouets bon marché). Je ne sais même plus si on nous parle de leur famille ou pas, mais ces deux personnages font très « vieux garçons » et c’est eux en particulier qui m’ont fait rapprocher Pan to soup avec Okashi no ie.
Shima-chan (Kana) va être embauchée par Akiko pour l’aider et les deux femmes vont rapidement devenir complices. Elles ne sont pas du genre à parler fort et sans fin mais même quand le silence règne on sent qu’elle ne sont pas gênées.
On voit brièvement apparaître deux personnages en rapport avec le travail d’éditrice qu’Akiko va quitter : Yamaguchi (Kishi Keiko), une auteure dont elle s’occupait, ainsi que Kikuchi (Kinami Haruka), sa subordonnée. Enfin, on voit apparaître Ichikawa Miwako dans le rôle d’une cliente régulière, et Kase Ryô dans le rôle d’un moine bouddhiste. Il porte l’habit à merveille, comme dirait l’autochtone c’est un beau bôzu :D.
La réalisation de Pan to soup to neko biyori est de celles qui réussissent à magnifier les paysages urbains tokyoïtes tout comme les quelques intérieurs récurrents du drama, quel que soit le moment de la journée. La caméra se pose ici ou là, les gestes du quotidien et les conversations font le reste. La rue marchande, un petit parc, le restaurant, l’intérieur vieillot mais cozy du café, les petites rues résidentielles si banales… Tout est si ordinaire mais il se dégage pourtant une atmosphère si forte de tout ça, une simplicité si chaleureuse. On a l’impression d’être chez soi même si on ne connait ni les gens, ni les lieux.
La musique de Kaneko Takahiro, souvent enjouée, toujours discrète avec son piano ou sa guitare, accompagne à merveille ce petit univers. La chanson thème, qui a le même nom que le drama et a été composée pour l’occasion par Ônuki Taeko, est toute mignonne. L’artiste signe aussi la chanson utilisée pour la scène finale, très originale et décalée et qui rend encore le drama encore plus sympathique.
J’ai été conquise par la délicieuse tranquillité de Pan to soup to neko biyori, par sa manière habile de dire beaucoup de choses avec très peu de mots, de nous faire entrevoir de manière si douce quelques vies ordinaires. A moins de déjà savoir que vous êtes complètement hermétique au genre, c’est à tenter ne serait-ce que pour vérifier que la télé japonaise sait faire autre chose que des drama scolaires, policiers ou des comédies romantiques, et le fait même très bien. Un sandwich, une soupe, et une bonne dose de quiétude qui réchauffe tellement le coeur !
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