[Drama] Kekkon dekinai otoko

kekkon dekinai otoko

Titre japonais : 結婚できない男
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé en : Eté 2006
Chaîne de diffusion : Fuji TV
Fiche : DramaWiki

Kekkon dekinai otoko est l’un des premiers drama japonais ne mettant pas en scène des lycéens ou des étudiants que j’ai vus. Il m’a fait découvrir le grand (dans tous les sens du terme) Abe Hiroshi et j’en gardais un très bon souvenir. Après plusieurs années et plusieurs dizaines de drama, j’étais à peu près sûre qu’il pourrait me plaire autant, et c’est pour ça que je l’avais mis dans ma liste de séries à revoir, ce qui a été fait enfin courant 2017. Mais oui, je ne vous en parle que maintenant, mais cette fois encore mon retard chronique a du bon car comme vous le verrez en conclusion ou comme vous le savez peut-être déjà, l’actualité drama fait qu’il y a du nouveau à dire sur cette série ! ^^

Kuwano Shinsuke est architecte et vient d’entrer dans la quarantaine. Au grand désespoir de sa mère, il est toujours célibataire. Mais cela ne gêne pas le moins du monde l’intéressé, qui profite très bien de la vie seul et ne se voit absolument pas partager sa vie avec quelqu’un. L’entrée dans sa vie de deux femmes, Michiru et Natsumi, va fortement perturber son quotidien et ses petites habitudes si bien rodées. Shinsuke est-il un irrécupérable aigri asocial ou bien n’est-il pas tout simplement un peu plus lucide que la moyenne à propos du mariage tel qu’il est considéré par la société dans laquelle il vit ?

C’est donc le formidable Abe Hiroshi qui incarne notre héros célibataire endurci, et si je l’ai vu dans un petit paquet de rôles, je trouve franchement que celui-ci reste un de ses meilleurs sur petit écran. Kuwano prend un malin plaisir à balancer des vacheries aux gens, et on se rend compte qu’au final c’est plus pour garder une distance et entretenir une certaine image de lui que par pure méchanceté. Il adore se préparer des bons repas avec d’énormes morceaux de viande et s’installer dans son fauteuil pour écouter un morceau de musique classique à fond en buvant un verre de lait, non sans avoir préalablement impeccablement rangé sa cuisine. Le moindre truc de travers dans son appartement minimaliste le fait grimacer, et il déteste que quelqu’un entre chez lui. Entre maniaquerie et joies simples du quotidien, on ne peut que sourire et même rire en observant le personnage épisode après épisode. 

Kuwano aime ce qu’il fait et a du talent pour son travail, mais ce n’est pas de tout repos de travailler avec lui. Fait très étrange, ou preuve que dans le fond il est humain, il sait très bien répondre aux demandes de ses clients qui lui demandent de concevoir un logement pour vivre en famille. Par contre, il ne faut pas lui demander de trop gérer les relations clients ou fournisseurs vu qu’il n’est pas du genre à mâcher ses mots et à faire preuve de diplomatie. Et au bout du compte, la plupart du temps il a bien raison de vouloir aller droit au but et de ne pas vouloir s’emmerder par exemple à s’excuser pour la forme alors qu’il n’est pas du tout en tort et que tout le monde le sait. Au bout du compte, il dit ce qu’il pense mais ça ne cadre pas avec les manières japonaises. En fait, j’ai fini par me dire : Kuwano Shinsuke, il est un peu français ! 😀

kekkon dekinai otoko
kekkon dekinai otoko

Hayasaka Natsumi est médecin et Kuwano fait partie de ses patients. Elle ne va pas être intimidée par le personnage (je me disais qu’en tant que femme à la fac de médecine elle a dû en voir d’autres…) et va faire preuve de beaucoup de repartie, à la fois au grand agacement et au grand plaisir de Kuwano. Monsieur fait le malin à ignorer les conseils de son médecin, mais un peu moins quand il a mal quelque part et qu’il y a nécessité de faire certains examens. Natsumi aussi est célibataire, et on voit bien par le comportement de son propre père et de la société en général qu’une femme quarantenaire célibataire, c’est pas encore la même chose qu’un homme du même âge célibataire, aussi accomplis soient-ils dans leurs métiers respectifs. C’est avec ce rôle que j’avais découvert Natsukawa Yui, je l’ai au bout du compte peu revue par la suite mais je la trouve toujours aussi sympathique.

kekkon dekinai otoko
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Michiru, la voisine de Kuwano, est une jeune femme japonaise typique qui est à la recherche non pas d’un mari mais d’un petit ami idéal avec sa copine Chizuru (Sheila). Elle déborde d’affection pour son chien, Ken-chan, qui est presque la mascotte du drama. Son voisin l’exaspère à mettre sa musique classique à fond, et il n’est qu’un vieux creepy à ses yeux. Les circonstances vont faire que Michiru va se lier d’amitié avec Natsumi, et leurs conversations sur les hommes vont mettre en évidence leurs attentes différentes et aussi la manière différente dont la société les considère en raison de leur âge. C’était un plaisir de revoir Kuninaka Ryôko après Churasan, dans un rôle au bout du compte pas vraiment différent mais qui lui va bien.

kekkon dekinai otoko
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Kuwano est assisté par trois personnes dans son travail. La première est Sawazaki Maya (Takashima Reiko), qui lui sert de véritable interface sociale avec ses clients et ses fournisseurs. Malgré toutes ses compétences, Kuwano serait incapable de travailler sans cette collègue qui le comprend et sait mettre les formes pour les relations sociales et professionnelles contrairement à lui. Murakami Eiji est un jeune architecte qui assiste Kuwano, qui n’a pas l’air d’être plus désagréable comme mentor que dans les autres circonstances. Il a du succès avec les filles et sa relation avec Saori (Sakura), l’assistante de Sawazaki, ne semble pas être bien sérieuse. Tsukamoto Takashi est un acteur que j’ai mis longtemps à apprécier, et même s’il n’a pas là son meilleur rôle (le meilleur, c’est là-dedans !) ça passe pas mal.

La famille de Kuwano fait des apparitions régulières dans le drama : des parents lourdingues qui se plaignent de pas avoir de petits-enfants sans se préoccuper des souhaits de leurs enfants, il y en a sûrement dans tous les pays donc maman Kuwano (Kusabue Mitsuko) n’est pas un exemplaire unique mais ce qui m’a marquée, c’est cette mentalité à l’ancienne (l’euphémisme) qui fait qu’elle ne considère pas les enfants de sa fille comme de « vrais » petits enfants étant donné que sa fille s’est mariée dans une autre famille (elle ne porte plus le même nom donc les enfants ne sont pas de la descendance Kuwano quoi). Donc c’est pour ça qu’elle tient tant à ce que son fils se marie pour avoir de vrais petits Kuwano. C’est assez moche d’en être encore là. La soeur de notre héros, Keiko (Miura Rieko) est mariée avec Nakagawa (Omi Toshinori), qui n’est autre que le directeur adjoint de l’hôpital dans lequel Natsumi travaille (ce qui explique pourquoi Kuwano y va au départ).

kekkon dekinai otoko

Kekkon dekinai otoko avait donc déjà 12 ans lorsque je l’ai revu. Je me suis très rapidement rendu compte que son propos n’avait absolument pas vieilli et j’ai peut-être encore plus accroché à son humour. Alors qu’on approche de la fin des années 2010, le modèle du mariage est en crise au Japon mais on n’a pas encore trouvé de nouveau modèle donc on reste quand même un peu accroché à celui qu’on connait si on ne le rejette pas complètement. Et puis si l’on remplace la notion du mariage simplement par celle d’être en couple, le message de la série peut aussi être parlant pour les Occidentaux : on peut très bien vouloir rester célibataire et être épanoui plutôt que de se caser juste parce que c’est ce que la société attend. Bon après, on n’est pas non plus obligé d’être aussi cynique et asocial que Kuwano :D. En tout cas, sur certains points il a tellement raison : quand on lui dit qu’il serait tellement bien avec une gentille épouse dévouée pour prendre soin de son chez lui, il répond que ce n’est pas la peine de se marier si on a juste besoin d’une femme de ménage. Il est tout à fait conscient qu’il n’est pas prêt à changer son mode de vie pour quelqu’un, c’est au bout du compte mieux pour tout le monde qu’il ne le fasse pas. En fait, le titre de la série est (volontairement ?) inexact : ce n’est pas l’homme qui ne peut pas se marier, c’est l’homme qui ne veut pas se marier, tout simplement !

Et puis dans le domaine professionnel donc, sa franchise permet de dénoncer la manière parfois trop extrême de ne pas dire franchement les choses qui au bout du compte n’aide personne. Je ne me souviens plus du contexte exact, mais un moment il dit qu’il ne faut pas travailler pour quelqu’un qu’on ne respecte pas. C’est certes plus facile en théorie qu’en pratique mais c’est quand même plein de sens. Et il refuse de faire des excuses pour la forme alors qu’il ne se sent pas désolé, ah mais franchement rien que pour ça je l’adore ! Kuwano se fait taxer d’égoïste, mais au bout du compte c’est surtout qu’il ne veut pas s’emmerder avec le consensus si cher à la société japonaise. A part quand il met sa musique trop fort ou quand il fait des remarques un peu trop cinglantes, au bout du compte il ne dérange personne, ce sont les gens qui sont dérangés par ses différences et le fait qu’il les assume.

Notre héros va-t-il renier du jour au lendemain tous ses principes, abandonner ses verres de lait et ses énormes steaks pour vivre le grand amour comme pourrait le sous-entendre sa rencontre avec plusieurs femmes au début de l’histoire ? C’est là toute la question, ou presque, et sur ce point on peut dire d’un sens que la série ne se mouille pas trop, mais du moins elle ne trahit pas ses personnages.

L’OST de Kekkon dekinai otoko ne fait pas partie de celles qu’on a dans la tête tout le temps pendant qu’on regarde la série, mais elle n’est pas non plus déplaisante. C’est le genre de série où un truc plutôt discret convient le mieux de toute façon. La chanson de l’opening d’Every Little Thing est par contre super sympa, et depuis que j’ai revu le drama j’ai un peu écouté le groupe sur Spotify. Côté réalisation, il n’y a bien sûr pas des trucs de fou mais ça encaisse très bien son âge. C’est franchement efficace pour mettre en valeur toutes les petites habitudes du personnage principal.

kekkon dekinai otoko
Une amitié inattendue sur le point de naître 😀

Dix ans ou presque après mon premier visionnage, Kekkon dekinai otoko a donc été de nouveau un vrai petit régal et son âge ne justifie en rien qu’on ne s’y intéresse pas. D’ailleurs, si vous avez des drama plus récents aussi pertinents sur le sujet, je suis preneuse. Le sujet du mariage est un peu omniprésent dans les séries japonaises, mais ça reste quand même rare qu’il soit abordé d’une manière aussi franche.

Il y a quelques semaines, j’ai eu la surprise d’apprendre que Fuji TV allait proposer une suite au drama à l’automne 2019 avec le même staff et c’est d’ailleurs ce qui m’a poussée à enfin terminer ce billet, qui du coup ne serait pas aussi complet qu’il aurait pu l’être si je l’avais écrit juste après mon visionnage mais est quand même mieux que mon premier :D. Je suis bien sûre très curieuse de voir ce que ça donne, notamment pour voir comment le sujet est traité 13 ans après. Je ne m’attends pas à quelque chose d’aussi bien, je demande juste que le scénariste ne trahisse pas son personnage et j’espère qu’il lui a trouvé d’autres petites habitudes un peu maniaques :D.

2 Commentaires

  1. J’ai vu la version coréenne de ce drama et je serai curieuse d’y voir une suite. Il faudra donc que je vois celle-ci un jour (elle est dans ma wish depuis longtemps !).

    • Oui en cherchant des images j’ai vu qu’il y avait eu une version coréenne ! Et contrairement à d’autres drama je peux comprendre pourquoi ! Y’a pas mal de similitudes entre les 2 pays sur ce sujet mais en même temps ça devait être sympa d’adapter des petits détails ^^. Si tu aimes bien Abe Hiroshi clairement tu seras pas déçue rien que pour son personnage ça vaut le coup ^^.

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