[Drama] Aoi tori

aoi tori

Titre japonais :  青い鳥

Nombre d’épisodes : 12

Diffusé en : Automne 1997

Chaîne de diffusion : TBS

Fiche : DramaWiki

J’avais découvert ce drama et avais choisi de le mettre sur ma liste après avoir lu la critique d’Ageha. Les deux principaux acteurs m’intéressaient, et quand je me suis rendu compte qu’un des seconds rôles était joué par Nagasaku Hiromi, que j’ai beaucoup aimée dans Magerarenai onna, j’ai décidé de le mettre dans ma sélection de drama à voir en priorité. D’humeur pour un « vieux » drama pas forcément toujours gai, c’est en fait une des premières séries de cette sélection que j’ai regardées.

L’histoire se déroule à Kiyosumi, une petite ville au pied des montagnes dans le département de Nagano. Shibata Yoshimori travaille à la gare dont son père est le chef. Il va faire la connaissance d’une fillette de 9 ans récemment arrivée dans la région et qui attend que sa mère vienne la chercher à la gare une fois descendue du train qui la ramène de l’école.aoi tori

Si Shiori a emménagé à Kiyosumi, c’est parce que sa mère, Kaori, vient de se remarier avec un notable de la région, Watanuki Hiromu. Elle qui vient de la métropole tokyoïte semble avoir quelques difficultés à s’habituer à cette petite ville provinciale où tout le monde connaît un peu tout le monde, et où les rumeurs vont bon train. Yoshimori et Kaori ne tardent pas à se rencontrer et tombent amoureux l’un  de l’autre. Mais ils se rendent vite compte que rien ne sera possible entre eux tant que Kaori sera toujours mariée à Watanuki et qu’ils seront à Kiyosumi. Ils vont finir par s’enfuir avec Shiori, provoquant la fureur de Watanuki et la stupéfaction des proches de Yoshimori.aoi tori

J’ai beaucoup aimé Toyokawa Etsushi dans le rôle de Yoshimori. Il n’est pas bavard et ne s’épanche pas sur ses sentiments, mais il se dégage vraiment quelque chose de lui. Le personnage est encore bien différent que ceux que l’acteur incarne dans Bengoshi no Kuzu et Love Story, et il prouve qu’il s’en sort bien quel que soit le registre. Le frère aîné de Yoshimori, qui était bon élève et populaire à l’école, et décédé 20 ans auparavant, et peu de temps après leur mère a quitté la maison. Yoshimori vit donc depuis tout ce temps seul avec son père. Il n’a pas un passé facile, et son histoire d’amour avec Kaori, comme on le devine vite, ne va pas lui apporter que du bonheur. En plus de tout ça, il est profondément gentil. Il m’a donc semblé impossible de ne pas avoir de sympathie pour lui.aoi tori

Bien que j’apprécie Natsukawa Yui, j’ai eu un peu moins de sympathie pour Kaori. Non pas parce que c’est mal de tromper son mari, mais plutôt parce qu’on se demande bien, même si l’on nous fournit une explication à ce sujet, comment elle a pu être assez bête pour se laisser complètement piéger dans cette situation. Il est évident qu’elle n’aime pas Hiromu, et son beau-père la méprise et la traite plus mal qu’une domestique. En gros, même si elle n’avait pas rencontré Yoshimori, elle était dans une impasse. Peut-être qu’elle pensait assurer une situation stable à sa fille en se mariant avec un homme riche, mais la contrepartie est lourde…aoi tori

J’ai vraiment été touchée par la relation qui se noue entre les deux personnages principaux. Il montre très bien qu’il n’y a pas besoin de scènes de sexe et de baisers langoureux à gogo pour montrer l’attirance entre deux personnages. On devine tout à fait leurs sentiments par leurs regards et par leurs gestes, et j’ai été vraiment marquée par la scène du festival d’été par exemple. C’est ce genre d’alchimie qui manque régulièrement dans les drama de romances, et l’on se dit que c’est parce que les baisers ou les embrassades sont inexistants ou trop peu naturels, mais en fait il n’y a pas que ça.aoi tori

Suzuki Anne est admirable dans le rôle de Shiori. Je n’avais vu l’actrice que dans Stand up!, et c’est impossible de comparer, déjà parce que je me souviens trop peu de ce drama que je n’avais pas beaucoup apprécié, et ensuite à cause de la différence d’âge, mais elle est vraiment naturelle dans ses propos et dans ses réactions. L’amitié qui se développe entre elle et Yoshimori, qu’elle appelle Ekichou-san (monsieur le chef de gare) bien qu’elle sache qu’il ne l’est pas, est vraiment touchante.aoi tori

Le personnage de Watanuki Hiromu est joué par Sano Shiro, que je connaissais en fait pour l’avoir vu dans Seigi no mikata (il est le père des deux filles) mais que je n’ai d’abord pas du tout reconnu, plus parce que son personnage est totalement que parce que dix années séparent les deux drama. Watanuki est jaloux et impulsif, un bon fils à Papa qui a toujours eu ce qu’il voulait quand il le voulait. Avoir une belle femme comme Kaori c’est un peu comme avoir un beau jouet, et évidemment il ne supporterait pas qu’on lui pique. En plus de ça, malgré son âge il n’a jamais su dire merde à son père, avec qui il vit. Il est parfois franchement flippant, mais en même temps assez nuancé pour ne pas être le simple gros méchant de l’histoire qu’on déteste. On a presque de la sympathie pour lui quand il se rend compte que ses efforts pour se rapprocher de Shiori restent vains, alors que celle-ci s’entend très bien avec Yoshimori.aoi tori

Nagasaku Hiromi incarne Mikiko, l’amie d’enfance de Yoshimori, qui travaille au restaurant familial. Quand on lit les mots « amie d’enfance », on se dit qu’à tout les coups, elle est amoureuse de notre héros en secret depuis des années. Et c’est effectivement le cas. Mais le personnage est bien écrit et n’est jamais casse-pied, et l’actrice s’en sort vraiment bien. J’en suis venue à la plaindre sincérement, et j’ai bien aimé qu’elle joue un rôle vraiment tout le le long de l’histoire.

Il y a une nette rupture dans l’histoire à un peu plus de la moitié, je pense que je n’avais jamais vu un changement de situation si radical dans un drama. Je le savais que le drama avait deux parties distinctes, et je sentais bien que quelque chose devait arriver, mais je n’avais pas du tout deviné quoi. Je me suis dit : non, c’est impossible qu’il se passe ça ! Du coup, je me suis vraiment demandé ce qui allait pouvoir se passer après.aoi tori

C’est vraiment surprenant, et on peut ne pas être d’accord avec les choix des différents personnages, mais je pense que ce retournement était nécessaire et c’est en fait ce qui fait que la première partie est si marquante : si Kaori et Yoshimori avaient passé les deux tiers de l’histoire à se tourner autour, on se serait laissés. Ils ne pouvaient pas non plus passer les deux tiers du drama à fuir. Paradoxalement, cette rupture donne donc un certain équilibre à l’histoire. Et le seul élément qui m’a vraiment gêné dans cette deuxième partie, c’est l’évolution d’un certain personnage et surtout la façon dont il est interprété.aoi tori

Le petit point concernant l’ensemble de l’histoire qui m’a « dérangée » c’est cette façon qu’ont les mâles de l’histoire à considérer Kaori un peu comme un objet. Lorsque Kaori et Yoshimori s’enfuient, c’est lui qui est plus en tort qu’elle parce qu’il a volé la femme de quelqu’un, et c’est lui qui devrait s’excuser. Comme si elle y était pour rien, comme si elle n’avait pas choisi et que ça aurait pu être n’importe qui d’autre que Yoshimori qui passe par là, tant qu’il avait décidé qu’il voulait cette femme. C’est une conception que je trouve complètement archaïque et que je ne comprendrai jamais.

Le drama fait partie de ceux qui changent des paysages urbains vus habituellement et j’ai beaucoup apprécié ce point : j’aime beaucoup voir Tôkyô, surtout depuis que j’y suis allée et que je peux reconnaître des endroits. Mais tout comme la France ça n’est pas que Paris (si si messieurs dames les Franciliens, je vous assure ^^), le Japon ce n’est pas que Tôkyô, c’est donc bien de changer de décor de temps en temps, surtout que dans ce cas précis les paysages sont vraiment beaux. Et la fan de trains que je suis a aussi bien aimé l’environnement de la petite gare.aoi tori

L’OST est très réussi. Il comporte de très jolies mélodies qui donnent au drama des airs de conte. Il est signé S.E.N.S, un groupe qui a fait de nombreuses bandes originales et que j’avais pour ma part entendu dans Kamisama mou sukoshi dake, mais aussi dans des anime : Kurau Phantom Memory ainsi que les deux saisons de Kimi ni todoke. Et c’est vrai que la musique d’Aoi tori a des airs de musique d’anime, même si je ne saurais citer des éléments précis pour expliquer cette impression.

La chanson du générique a des sonorités typiquement 90’s voire même 80’s, et si elle a un côté imposant et qu’elle créé une certaine ambiance, personnellement je ne l’ai pas appréciée. Et les images qui vont avec, vraiment trop mélo par rapport à la série en elle-même, sont la seule faute de goût, ou alors le seul vrai signe qu’il s’agit d’un drama qui a 14 ans ^^, car sinon l’ensemble a quand même bien vieilli (et la qualité de l’image était bien meilleure que pour Beach Boys !).

Aoi tori est une très belle histoire, dramatique et cruelle mais jamais trop noire. Plutôt que d’aller déterrer des secrets du passé comme le font très souvent les séries dramatiques, Aoi tori s’ancre dans l’instant présent et présente une galerie de personnages qui ne peuvent laisser indifférents même si on ne partage pas leur manière de faire ou de voir les choses, le tout dans une ambiance réussie et marquante. Les drama des années 90 ne sont décidément pas à négliger et il faut profiter de voir ceux qui sont disponibles !

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Je suis d’accord à 100% avec toi sur le fait qu’il faille profiter des dramas qui datent un peu parce qu’ils ne sont pas dénués de qualités… d’ailleurs, j’en regarde un ces jours-ci!
    J’ai vu « Aoi Tori » il y a longtemps et je m’en souviens parfaitement, tellement celui-ci m’a marquée. La scène dont tu parles pendant le festival d’été m’avait filée des frissons, c’est vrai que les acteurs qui ont incarné le couple de protagonistes sont excellents… et la petite Anne Suzuki était vraiment adorable avec ses p’tites nattes. Pour ne rien gâcher, son jeu était juste. Comme toi, j’ai été surprise par ce changement radical au milieu. J’ai versé des larmes à plusieurs reprises. Je n’ai pas aimé la fin. Ce fut la seconde surprise du drama, cette fin, mais ce fut une surprise désagréable et ma réaction fut quelque chose du genre: « Heiiiin! C’est quoi ça, vous êtes malades ou quoi? ». La chanson que tu n’aimes pas, c’est « Wandering destiny »? En fait, je n’ai pas détesté cette chanson. En tout cas, tu as raison de promouvoir ce drama, il vaut vraiment le coup d’oeil. (Il existe un film portant le même nom que le drama, mais il n’existe aucun rapport entre les deux. Il y a Hiroshi Abe dans le rôle principal et je te le recommande si tu ne l’as pas déjà vu, je trouve que c’est un film magnifique!)

    Écrit par : Dramafana | 06.12.2011

    Tu as aimé Aoi Tori, chouette!
    J’avoue que je ne me rappelle plus très bien de la scène du festival -_-
    J’aime bien la scène sous la pluie avec le parapluie, la 1ère rencontre et puis quand ils prennent le train sans aucun bagage.
    Oh! j’adore la chanson de Globe^^
    Oui c’est vrai, ça change de voir autre chose que la grande ville dans un drama et puis les paysages étaient vraiment jolis!
    Merci pour l’article (qui j’espère donnera envie à d’autres de découvrir ce vieux drama qui finalement a bien vieilli!) et surtout félicitation pour les 5 ans de ton blog 🙂

    Écrit par : Ageha | 10.12.2011

    @Dramafana : C’est vrai que dans le fond je trouve moi aussi la fin bizarre, je sais pas si on peut parler de différence culturelle ou pas. Mais au moins, c’est une vraie fin ! ^^
    Ageha avait aussi parlé du film du même nom, faudra que je finisse par voir ça, rien que pour Abe Hiroshi ! Mais ça fait des mois que j’ai pas regardé de film japonais, j’ai du mal à m’y remettre avec tous les drama que j’ai en cours !

    @Ageha : C’est vrai que la scène de la rencontre est chouette aussi, l’ambiance en impose ^^. Merci encore pour la découverte, et merci pour le commentaire et les félicitations ! 🙂

    Écrit par : Katzina | 12.12.2011

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