[Drama] Chiritotechin

chiritotechin

Titre japonais : ちりとてちん
Nombre d’épisodes : 151
Diffusé en : Automne 2007 – Hiver 2008
Chaîne de diffusion : NHK
Fiche : DramaWiki

Même si cela fait maintenant plus de deux ans que je suis les asadora lors de leur diffusion sur la NHK, le format d’épisodes de 15 minutes est tellement pratique que je n’ai pas pu résister à la tentation d’en suivre un plus vieux en parallèle l’année dernière. J’avais repéré Chiritotechin en raison de son thème et de l’actrice qui y tient le premier rôle. Après plusieurs séries historiques (Ohisama, Carnation, Gochisosan, Hanako to Anne) et le quelque peu atypique Ama-chan, cela a donc été le premier asadora contemporain « classique » que j’ai vu en entier, après la grosse déception de Jun to Ai que j’avais renoncé à suivre lors de sa diffusion.  

Alors qu’elle a 9 ans, Wada Kiyomi déménage dans la petite ville côtière d’Obama, au sud du département de Fukui. Après de longues années d’absence, il s’agit pour le père de la jeune fille d’un retour dans sa ville natale avec à la clé l’espoir de prendre la succession de l’atelier familial de fabrication de baguettes laquées, spécialité des environs. Kiyomi va faire la connaissance de son grand-père, un homme taciturne qui passe ses journées dans son atelier à peaufiner ses baguettes en écoutant sans cesse le même enregistrement de rakugo.chiritotechin

A Obama, Kiyomi va faire la connaissance d’une fille qui a les mêmes nom et prénom qu’elle, mais une personnalité complètement différente. Notre héroïne, maladroite et peu sûre d’elle, aura toujours l’impression d’être dans l’ombre de cette camarade populaire, jolie et douée pour tout. Kiyomi va passer près de dix ans à Obama avant de partir sur un coup de tête à Osaka après avoir terminé le lycée. Elle va par hasard plonger dans l’univers du rakugo en rencontrant  le conteur Sôjaku et son élève Sôsô. Se découvrant une véritable passion pour cet art du récit comique, notre jeune héroïne va tenter de trouver sa voie. Mais évidemment, rien ne sera simple !chiritotechin

Si elle partage quelques caractéristiques communes aux héroïnes d’asadora, Kiyomi s’éloigne quand même un peu de ce modèle. Elle va mettre du temps à trouver sa vocation, et avant cela elle est tout simplement une ado paumée qui n’a pas confiance en elle, qui abandonne ce qu’elle entreprend car elle pense qu’elle n’est pas capable d’aller jusqu’au bout, et qui n’arrive pas à savoir exactement ce qu’elle veut faire dans la vie. Son mal-être fait qu’elle n’est pas toujours rayonnante et dévouée envers son entourage : on ressent sa jalousie envers l’autre Kiyomi, et sa relation avec sa mère et même le reste de la famille est parfois tendue. Elle est tout simplement une fille normale, sans grand rêve si grands idéaux, et cela la rend très attachante.

Par la suite, Kiyomi va quand même comme toute bonne héroïne s’immiscer dans les affaires des autres pour régler leurs problèmes, mais cela concerne plus une grande affaire au coeur du déroulement de son histoire qu’une succession de petites affaires servant à renouveler l’intrigue. Comme elle n’est pas si à l’aise dans les relations sociales, elle n’a pas l’air non plus de donner de grandes leçons de morale à son entourage et reste celle qui a besoin d’être guidée. Je dois donner l’impression de comparer Chiritotechin à un autre asadora précis, et c’est vrai que j’ai pas mal en tête celui que je regarde au moment où j’écris ces lignes. Mais ces traits de caractère de l’héroïne qui peuvent être gênants s’ils sont trop exagérés se retrouvent au final dans tous les feuilletons du matin et font partie du deal si on veut.

Le personnage de Kiyomi n’échappe pas à la règle pour ce qui est de son côté gaffeuse et à côté de la plaque. Les Japonais raffolent décidément de ces jeunes gens novices qui se retrouvent dans des situations honteuses à cause de leur ignorance et de leur manque d’expérience ! Ainsi que du petit surjeu qui va avec ce genre de scènes. J’ai accepté sans problème cet aspect car le drama a beaucoup de bonnes choses à offrir à côté comme nous allons le voir, et aussi parce que j’ai beaucoup de sympathie pour Kanjiya Shihori. La jeune Kuwajima Marino la précède efficacement en jouant Kiyomi enfant dans les premiers épisodes.

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En digne père de famille, Masanori a un côté un peu ours et n’est pas du genre à s’épancher sur ses états d’âme et ses sentiments. S’il va s’opposer à la volonté de sa fille, c’est parce qu’il s’inquiète réellement pour elle, et pas parce qu’il se soucie de ce qui se fait ou pas ou veut lui imposer ce qu’elle doit faire. Le personnage prend une dimension supplémentaire dans sa relation avec ses propres parents, et en particulier son père. On retrouve la question de la succession d’une affaire familiale, de la vocation pour un métier artisanal supposé se transmettre de père en fils. Le rôle va comme un gant à notre gourmet solitaire Matsushige Yutaka.

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J’ai eu un véritable petit coup de coeur pour Itoko, la mère de Kiyomi. Itoko est une mère de famille dévouée et toujours là pour tempérer son petit monde mais aussi pour mettre de l’ambiance avec son petit côté décalé. Dans le fond pas si naïve qu’elle le laisse croire, elle n’est pas la meilleure cuisinière du monde, et ses petites attentions ne sont pas toujours au goût de sa fille, différence de génération et adolescences obligent. Elle est tout simplement une mère qui fait ce qu’elle peut, et ce sont cette normalité et cette imperfection qui la rendent attachante. La relation entre Itoko et Kiyomi, dépeinte de manière juste et touchante, reste importante tout le long du drama et va être amenée à évoluer. Son personnage prend une dimension supplémentaire dans ses interactions avec les autres protagonistes. Je pense notamment aux liens un peu inattendus qu’elle va tisser avec une certaine personne à un moment particulièrement poignant de l’histoire. Wakui Emi est formidable dans ce rôle avec son sourire rayonnant.

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Shôhei (Hashimoto Atsushi), le petit frère de Kiyomi, est bien plus « sage » que sa grande soeur. D’un caractère doux et sociable, il est habile de ses mains et a de bons résultats scolaires. On nous épargne une comparaison frère et soeur complexante pour plutôt s’intéresser à un moment de l’histoire à ce que Shôhei va décider pour son avenir, et c’est dans l’ensemble réussi.

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 Shôtarô (Yonekura Masakane) est une incarnation parfaite du grand-père : toujours absorbé par son travail, il parle très peu, mais on sent bien l’affection qu’il développe pour sa petite fille. La manière dont Kiyomi pense à lui, toujours dans son atelier à écouter du rakugo, est touchante et m’a rappelé la manière dont je pense à mon propre grand-père et ses occupations favorites.

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La grand-mère de Kiyomi (Enami Kyôko) est en revanche un petit peu différente de l’image traditionnelle : c’est une ancienne geisha, qui continue la pratique du shamisen en tant que professeur. Si elle se montre assez sévère, elle n’a rien d’un tyran et saura aussi à plusieurs moments guider sa petite-fille.

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Le dernier membre de la famille Wada est Kojirô, le petit frère de Masanori et donc l’oncle de notre jeune héroïne. Kojirô a toujours de grands projets pour gagner de l’argent mais passe ses journées à se tourner les pousses et certains n’hésitent pas à lui rappeler de temps en temps qu’il devrait se bouger les fesses et trouver du boulot et arrêter de faire son Tanguy. Dans le fond ce gai luron souffre d’être un peu un bon à rien et envie son frère aîné. J’ai eu beaucoup de mal avec ce personnage d’abord parce qu’il ne sert à rien du tout pendant longtemps. En même temps, pour un parasite, c’est normal :p. J’ai trouvé que son caractère n’était pas assez intéressant et qu’il y avait déjà assez d’humour comme ça avec les autres membres de la famille sans avoir besoin d’ajouter un personnage pour ça. Mais il y a surtout que la tronche de Kyomoto Masaki ne me revient absolument pas. Je sais que c’est vilain de se baser là-dessus, mais j’aime pas ses yeux, ses expressions, et son look débile avec ses lunettes vissées sur la tête. Mais bon au final, vu le temps d’écran qu’il a, tout ça n’est pas bien méchant !

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A Obama, il y a bien évidemment d’autres personnages dans l’entourage de notre héroïne que sa propre famille, à commencer par « l’autre » Wada Kiyomi (les signes qui écrivent son prénom sont différents mais se prononcent exactement pareil). Issue d’une famille modèle, populaire à l’école, Kiyomi fait partie de ces personnes qui réussissent tout et qui attirent naturellement les autres. A la fois jolie et intelligente, un avenir radieux semble s’offrir à elle puisque tout lui parait possible. Elle est tout ce que notre héroïne n’est pas. On ne peut pas la détester car elle n’est même pas une peste, elle est réellement gentille. Et on peut à peine lui reprocher de ne pas se rendre compte de sa situation privilégiée car on finit par se rendre compte qu’elle souffre de cette image qu’ont les autres d’elles. La jolie Satô Megumi s’en sort bien dans ce rôle de fille sage.

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Pour être sûrs de ne pas confondre les deux Kiyomi, leurs camarades de classe de primaire vont avoir l’ingénieuse idée de leur donner des surnom. Kiyomi la populaire sera A-ko, et notre héroïne sera B-ko. Cette appellation lourde de sens les poursuivra longtemps. B-ko sera toujours la deuxième, toujours dans l’ombre.
L’opposition entre ces deux jeunes filles du même âge qui portent le même nom et sont pourtant très différentes est un véritable fils conducteur tout le long de la série. A-ko jouera le plus souvent involontairement un rôle important à plusieurs reprises dans des moments cruciaux de la vie de notre héroïne, et restera pour elle un point de comparaison au fur et à mesure qu’elle trace sa voie. chiritotechin

Hideomi (Kabira Jay), le père d’A-ko, en tant que chef d’une entreprise de production de baguettes, est un des notables d’Obama. On apprend vite qu’il était autrefois apprenti aux côtés de Masanori chez le père de ce dernier. Ses relations avec la famille de B-ko sont aujourd’hui tendues, en particulier avec la grand-mère. De fil en aiguille, on apprend le pourquoi du comment de son parcours et de ses motivations.
Hideomi et Masanori sont comme leurs filles respectives en véritable opposition : l’un représente le business moderne, l’autre la survie d’un art traditionnel qui menace de disparaître. L’un réussit brillamment, l’autre va peiner à faire vivre les siens de son travail. Mais comme pour les deux Kiyomi, rien n’est ni tout noir ni tout blanc, il ne s’agit pas simplement du méchant contre le gentil, mais de chemins différents qui se touchent parfois et influent l’un sur l’autre.

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Junko (Miyajima Mai) est la meilleure amie de Kiyomi et est toujours là pour écouter ses soucis. Si elle est très discrète et parle peu d’elle, elle est toujours de bon conseil et permet à notre héroïne de dédramatiser et de voir les choses sous un autre angle. C’est tout simplement la véritable amie, sans arrière-pensée ni rivalité quelconque. J’ai trouvé le personnage très chouette, même si certains événements qui la concernent sont parmi ceux que j’ai le moins apprécié dans le drama car ils sont sur un thème très conventionnel où rien n’est remis en question (obscur n’est-ce pas, mais no spoil oblige ^^).
Les parents de Junko tiennent une petite boutique-restaurant de poisson. Sa mère est un peu la commère d’Obama (mais elle n’est pas non plus complètement comme l’image de la poissonnière véhiculée par nos expressions idiomatiques françaises heureusement ^^. Son père a pour spécialité de régler les conflits entre les habitants de la ville en leur proposant de déguster un délicieux… maquereau grillé !

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Il est temps de partir pour Ôsaka ! Lors de son arrivée dans la grande ville du Kansai, Kiyomi va rapidement faire la connaissance d’un drôle d’énergumène répondant au nom de Sôsô. Comme elle le saura bientôt il s’agit de son nom de scène de rakugo, puisque le jeune homme à la touffe et au costume trop petit est un des apprentis conteurs du groupe Tsurezuretei mené par Sôjaku. Le seul qui reste même, comme je vais le dire un peu plus loin. Sous ses airs un peu brusques et maladroits, Sôsô est sans surprise un bon gars qui se dévoue corps et âme au rakugo. Même un peu trop pour comprendre que certaines personnes ont d’autres préoccupations. Il me semblait bien que j’avais déjà vu l’acteur qui tient son rôle, mais pas moyen de me souvenir où. Et à ma décharge, il y avait en effet une sacrée différence de capillarité et de caractère ! Sôsô est en effet Aoki Munetaka, l’inflexible Gotô de Ryômaden ! Il n’a pas joué dans tant de séries que ça et c’est bien dommage car je le trouve chouette avec ses faux airs de Nagase.

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Si Sôjaku était quelques années auparavant un des conteurs de rakugo les plus célèbres d’Osaka, il a perdu toute sa splendeur lorsque Kiyomi le rencontre : il ne se produit plus du tout sur scène, n’enseigne plus à aucun apprenti et passe le plus clair de ses journées à boire. La situation serait pire si Sôsô ne restait pas à ses côtés pour le convaincre de reprendre son enseignement. Bien sûr, nous saurons pourquoi Sôjaku a arrêté le rakugo du jour au lendemain. Bien sûr, cette situation ne durera pas éternellement, que le groupe va se reformer et que Kiyomi va jouer un rôle dans l’affaire, qui est l’un des moments clé du drama. On sait que ça va arriver, mais c’est bien mené et l’émotion est au rendez-vous.

J’ai eu un véritable coup de coeur pour le personnage de Sôjaku et l’acteur qui l’interprète, Watase Tsunehiko. Il a tout simplement le charisme que l’on imagine pour un grand conteur qui transmet son art à ses élèves, avec une petite pointe d’originalité par rapport aux autres groupes de rakugo.

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Kosôjaku est un ancien élève du groupe Tsurezuretei. Il jouit d’une petite célébrité car il apparaît dans des émissions de variété à la télé comme un certain nombre de conteurs. Mais pas pour raconter des histoires, plutôt pour faire le guignol (ceux qui ont un peu regarder la télé japonaise sauront de quoi je parle :p). Mais Kosojaku n’était pas seulement l’élève de Sojaku, c’est aussi son fils. Le « ko » (petit) de son nom signifie qu’il est normalement voué à succéder un jour à son père à la tête du groupe.

Le rakugo est mis en parallèle avec la fabrication artisanale de baguettes laquées à travers cette question de la succession : il s’agit de transmettre des connaissances, un savoir-faire pour le perpétuer. La question est de savoir si cette transmission passe obligatoirement par la famille. A-t-on forcément la vocation ? S’agit-il seulement d’apprendre ?
Sôjaku est au premier abord un petit frimeur qui aime être le centre d’attention avec ses fringues clinquantes et son comique bruyant basé sur une expression verbale et gestuelle répétitive. Il est fâché avec son père et se montre très dur avec lui. Mais au fur et à mesure des épisodes, le personnage montre aussi une sensibilité et une fragilité qui le rendent touchant. Shigeyama Motohiko rend très bien les différentes facettes du personnage, et la situation de Kosôjaku a peut-être eu pour lui un écho personnel puisqu’il est avant tout un acteur de nô… comme son père !

vlcsnap-2015-06-01-18h22m20s149Sôgen (Katsura Kichiya) est le plus âgé des anciens élèves Tsurezuretei, et est à ce titre un véritable grand frère. Véritable nounours, toujours très calme, il arbitre les différends des plus jeunes qui partent souvent au quart de tour.
chiritotechinLe petit dernier des élèves du groupe est Shisô (Katô Toranosuke, aperçu il y a longtemps dans Scandal), un jeune homme aux côtés manipulateur et cupide assez prononcés. Peu bavard, le personnage est difficile à cerner, mais le contraste avec les autres membres du groupe est efficace.
chiritotechinJuste en face de chez Sôjaku se trouve le Nedoko, un petit bar-restaurant tenu par un couple plutôt original, Kumagorô et Saki (Kimura Yûichi et Tajitsu Yôko). Leurs deux plus fidèles clients, également amateurs de rakugo, sont Isoshichi (Matsuo Takashi), coiffeur dans le quartier, et Kikue, qui tient une boutique d’autels bouddhiques. J’ai eu le plaisir de retrouver dans ce rôle Kimura Midoriko, la vilaine belle-soeur de Gochisôsan. Même dans un petit rôle comme ça elle a beaucoup de présence !
Les membres du groupe de rakugo se retrouvant souvent au Nedoko, de nombreuses scènes s’y déroulent. Kiyomi va devenir un peu la protégée des propriétaire et de leurs habitués, et va apprendre beaucoup sur Sôjaku par eux.
chiritotechinchiritotechinOn finit le tour d’horizon des personnages avec Natsuko (Hara Sachie), une journaliste freelance dont Kiyomi va faire la connaissance à Obama et qu’elle va retrouver à Ôsaka. Sous ses airs de femme battante et indépendante, Natsuko a des traits de caractère un peu particuliers et semblent notamment en vouloir à certains types de femmes jugées comme idéales.
chiritotechinC’est le drama Tiger & Dragon qui m’a fait découvrir le rakugo, et comme je l’ai dit dans mon introduction qui est déjà loin, c’est l’envie de retrouver cet univers qui m’a décidée à regarder Chiritotechin plutôt qu’un autre asadora. Il était évident que si le thème était le même, l’approche serait forcément différente, ne serait-ce qu’en raison de la différence de format des deux séries. C’est en effet le cas, et c’est très bien comme ça.
Mais il existe tout de même un point commun entre les deux : la mise en scène des histoires de rakugo. Lorsqu’elle a connaissance d’une nouvelle histoire, Kiyomi se l’imagine en mettant en scène ses proches et parfois elle-même, et c’est très amusant de retrouver les personnages travestis en habits d’époque.
Chiritotechin aborde également à un moment un type de rakugo particulier, le sôsaku rakugo, qui consiste à inventer de nouvelles histoires en suivant le même schéma que les traditionnelles. Cela rejoint en fait le style pratiqué par le conteur yakuza de Tiger & Dragon !
Ma mémoire n’est pas exemplaire, mais il me semble bien qu’il n’y a aucune histoire de rakugo commune aux deux drama. C’est peut-être parce que les histoires sont nombreuses, mais vu que Tiger & Dragon se passe à Tôkyô et Chiritotechin à Ôsaka, je pense qu’il s’agit aussi d’une différence régionale entre Kantô et Kansai.
Le rakugo étant presque exclusivement masculin, je me doutais que l’entrée d’une jeune fille dans cet univers n’était pas anodin, et cela est effectivement le cas. Notre héroïne va donc être une pionnière qui va un peu changer tout cela, et cet aspect est bien sûr très intéressant.

chiritotechinS’il y a une chose dont Kiyomi ne manque pas, c’est de l’imagination. Il lui arrive régulièrement de bloquer complètement sur des faits ou des situations et de se mettre en mode « je me fais mon propre cinéma ». Les tons flashy et la manière dont elle est la plupart du temps habillée dans ce type de scènes nous rappellent bien que l’histoire se déroule majoritairement dans les années 80 et 90 !
chiritotechinSi comme tout asadora Chiritotechin repose sur une dynamique hebdomadaire, j’ai apprécié que son scénario possède de réels fils conducteurs et ne se repose pas uniquement sur de petites intrigues relançant l’intérêt du spectateur semaine après semaine. Il y a une véritable réflexion dans l’évolution de Kiyomi, dans sa mise en parallèle avec son homonyme sur de nombreuses années, dans l’évocation du rakugo et de la fabrication de baguettes laquées.
De plus, l’histoire laisse la part belle aux nombreux personnages secondaires à plusieurs reprises, ce qui renforce la cohésion du petit univers de Kiyomi. Comme je l’ai mentionné, outre l’histoire d’A-ko qui est un peu la deuxième héroïne, outre les histoires personnelles des membres du groupes Tsurezuretei, des personnages comme Shôhei ou Junko ont le droit à leur petit chapitre. Mais on en apprend aussi davantage sur le passé des parents de Kiyomi !

S’il y a bien sûr des passages que j’ai préférés à d’autres, l’ensemble est solide d’un bout à l’autre. Il y a un tournant vers l’épisode 80 où ce qui arrive dans la vie de Kiyomi prend un tour très classique si on peut dire, mais la suite des événements a rapidement fait que mon intérêt pour la série n’a pas baissé. La fin du drama est bien pensée, dans le sens où elle nous laisse très clairement imaginer que la jeune femme que l’on a suivie depuis son enfance et qui devenue plus qu’un simple personnage continue réellement sa vie vers de nouvelles aventures.
Au-delà des traits de caractère et des réactions parfois exagérées, au-delà des situations très conventionnelles que l’on retrouve dans tant de drama, Chiritotechin sait se montrer plein de sensibilité dans la manière dont il dépeint les relations entre ses différents personnages, qu’elles soient familiales ou amicales. J’ai beaucoup ri car ce drama du quotidien se veut avant tout léger, surtout vu son thème principal. Mais j’ai eu aussi les larmes aux yeux dans certains moments particulièrement dramatiques, ou tout simplement touchants.
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Entre les paysages côtiers et provinciaux d’Obama et les scènes urbaines d’Osaka, Chiritotechin nous montre régulièrement de belles images et rend bien hommage à ses lieux de tournage. L’OST du drama, signée Sahashi Toshihiko, est très réussi. Les compositions ont dans l’ensemble une instrumentation classique avec piano et orchestre, mais les mélodies sont vraiment jolies, et c’est bien le principal. C’est le cas de l’instrumental du générique de début, tout comme du thème que l’on entend le plus souvent. Je ne me suis pas du tout lassée de cette musique qui participait bien à l’émotion des scènes clé.

Ma conclusion ne vous étonnera pas : j’ai adoré Chiritotechin, et plus j’avançais dans la série, plus je me retenais de ne pas dévorer trop rapidement les épisodes pour faire durer le plaisir. Si l’on accepte les différents termes du contrat asadora que j’ai évoqués, la série se suit avec grand plaisir grâce à sa construction solide et à ses personnages dans l’ensemble très réussis. Elle va clairement me servir de référence pour les futurs visionnages d’asadora contemporains, tout comme Ohisama et Carnation le sont pour les asadora historiques. Les amateurs du genre apprécieront à coup sûr, et cela peut être un très bon point de départ pour ceux qui veulent tester ce format et ce style de drama.

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